Calais: Une marche blanche symbolique dimanche pour les dix ans de la fermeture de Sangatte

Avec Sipa
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Plusieurs associations ont prévu de se mobiliser dimanche lors d'une  Marche du souvenir à l'occasion des dix ans de la fermeture du camp de  réfugiés de Sangatte qui a accueilli des milliers de clandestins entre  1999 et 2002, a-t-on appris vendredi auprès d'Amnesty International. La  marche partira de l'ancien camp à 13h30 et regroupera une centaine de  militants, anonymes et associations locales où les différents acteurs  attendent toujours des solutions «pérennes et humaines».

Du 5  novembre au 8 décembre, plusieurs événements seront également organisés  dans le Nord-Pas-de-Calais comme des projections de documentaires, des  concerts, des expositions récentes avec des documents datant de l'époque  du camp de Sangatte, et des débats.

«La situation des migrants est beaucoup plus précaire»

«Ce hangar, mis en place  par Lionel Jospin à l'époque, dans lequel des personnes ayant fui leur  pays se retrouvaient entassées n'était pas une solution acceptable, mais  sa fermeture voulue par Nicolas Sarkozy en accord avec l'Angleterre n'a  rien changé. La détermination des migrants est toujours aussi forte et  ils continuent d'affluer vers nos côtes à la différence que leur  situation est beaucoup plus précaire», a déclaré à Sipa Alain Delame,  coordinateur régional refugiés/migrants pour Amnesty dans le  Nord-Pas-de-Calais.

Un premier débat est prévu ce vendredi soir à  la bibliothèque de Calais «où un groupe de réfugiés et de demandeurs  d'asile auront enfin l'occasion de nous faire partager leur vision de la  situation», explique la page Facebook de l'événement «Sangatte, 10 ans  que ça se gatte: faut qu'ça change».

«Les violences policières n'ont pas cessé»

Depuis la fermeture du  centre de Sangatte le 5 novembre 2002, les migrants habitent des abris  de fortune, généralement regroupés par nationalités, le long des aires  d'autoroutes vers Steenvoorde, sur les dunes des plages de Dunkerque ou  encore à Calais à l'intérieur d'hangars abandonnés. «Ils sont  disséminés. Les violences policières n'ont pas cessé depuis l'entrée en  fonction» du gouvernement Ayrault, déplore Alain  Delame.

Ouvert de  manière provisoire afin d'apporter une aide et des soins aux immigrés  clandestins, le camp de Sangatte a, au fil des années, quasiment doublé  en capacité. Alors qu'il était prévu au départ pour 800 personnes, la  Croix-Rouge, responsable du centre, a hébergé près de 2.000 personnes  peu avant sa fermeture il y a dix ans.