Un lycéen accuse la BAC de l'avoir passé à tabac

FAITS DIVERS Il s'est vu prescrire cinq jours d'incapacité totale de travail...

E.O.
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Un policier de la brigade anticriminalité (BAC).
Un policier de la brigade anticriminalité (BAC). — NICOLAS JOSE/SIPA

La police des polices a été saisie de l’affaire. Un lycéen de Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, accuse des policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) de son département de l’avoir littéralement lynché, révèle France Info.

Le 6 octobre dernier, Chaïn, élève en 1ère ES, inconnu des services de police, croise une voiture de la BAC qui s'arrête brusquement à sa hauteur, vers 00h45, alors qu’il rentre d’un match de foot avec son grand frère. Le jeune homme se met alors à courir -par «réflexe, car j’ai eu peur»- et est poursuivi par un policier qui le plaque au sol. S’en suivent des coups de pieds et de poings, selon une version confirmée par plusieurs témoins.

«Ils m'ont pris les parties génitales et ils me les ont serrées»

L’adolescent affirme qu’il a ensuite été emmené dans un bois, dans une voiture. «Le passager à ma droite m'a dit: “On va s'amuser un peu avec toi”. A ce moment-là, je pensais que c'était fini pour moi, je me disais “essaie de rester debout” mais j'étais fatigué de prendre des coups», raconte-t-il à France Info. «Ils m'ont pris les parties génitales et ils me les ont serrées avec leurs mains. A chaque fois que j'ouvrais la bouche, même (pour crier) “aïe”, ils me frappaient encore plus fort. Je me sentais seul.» 



Chaïn est ensuite conduit au commissariat, où il est menotté à un banc. Aux pompiers qui viennent le soigner car il a le visage en sang, il est contraint de dire qu’il était tombé dans un escalier, selon ses dires. Sa mère, appelée pour venir le chercher, retrouve son fils «plein de sang, jusqu’à la cheville» et l’amène aux urgences. Là, un médecin lui prescrit cinq jours d’incapacité totale de travail (ITT), et signale un «trauma crânio-nasal», de nombreux hématomes au visage, un «traumatisme et une plaie au coude droit», des «érosions scrotales» et un «traumatisme du rachis dorsal».

La famille de l’adolescent a porté plainte, et l’inspection générale des services (IGS, la police des polices) a déjà entendu plusieurs témoins. L’avocat de la victime compte également déposer une seconde plainte pour «enlèvement, séquestration, actes de torture et de barbarie».