Policiers soupçonnés de corruption à Lyon: Comment l'enquête a été menée

ENQUETE Une information judiciaire avait été ouverte dès 2011...

Elisa Riberry-Frisullo
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Tout est parti d’un informateur qui a alerté sa hiérarchie sur les agissements présumés déviants de certains fonctionnaires. «Il y a tout de suite eu la volonté de lancer une enquête pénale sous la direction du parquet», explique Marc Cimamonti, procureur de la République de Lyon. Des témoignages sous X ont alors été récoltés et ont conduit en octobre 2011 à l’ouverture d’une information judiciaire. S’en sont alors suivis de longs mois d’écoute téléphoniques et de surveillance, accomplie certaines fois avec le concours du Raid, vue la dangerosité de certains des membres de la famille de Vénissieux impliqués dans cette affaire. Plusieurs éléments à charge ayant été établis, selon le procureur, «les investigations actives» pouvaient commencer, avec l’interpellation et le placement mardi en garde à vue des treize personnes suspectées.

Une enquête initiée par la sûreté

Dès août 2011, c’est une petite équipe de la sûreté départementale qui a enquêté sur ce dossier, en lien avec l’inspection générale de la police nationale, co-saisie. «Tout le fond du dossier a été initié par la sûreté dont la mission est de traquer les comportements déviants, y compris chez leurs collègues, a précisé ce mercredi Albert Doutre, directeur départemental de la sécurité publique, soucieux qu’aucun amalgame ne soit fait entre ces sept fonctionnaires mis en cause et les 3.100 policiers de la DDSP du Rhône.

Une majorité de policiers méritants

«Non, ce n’est pas un coup dur pour la police nationale ou la sécurité publique, car à la différence de ce qui a pu se faire il y a quelques années, nous n’avons pas souhaité laver notre linge sale en famille», a-t-il ajouté, précisant que lorsque « 2 à 2,5% des fonctionnaires dysfonctionnent, ce n’est pas toute la police qui est gangrenée». «L’énorme majorité de nos 3.100 policiers font un travail exemplaire avec sang-froid et méritent la considération du public», ajoute le chef de la DDSP. Selon lui, l’an passé 400 fonctionnaires ont été blessés dans le Rhône dans le cadre de leurs missions et 258 sur les huit premiers mois de l’année 2012.