Journée des droits des femmes : « Les Siffleurs », un polar qui dénonce le harcèlement de rue
MINSERIE A l’occasion du 8-Mars, France 2 diffuse ce mercredi à 21h10 « Les Siffleurs », une fiction en deux parties pour dénoncer le harcèlement de rue que subissent les femmes
- La Journée internationale des droits des femmes a lieu ce mercredi 8 mars.
- En France, plus de huit femmes sur dix (81 %) ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics, selon un sondage Ipsos réalisé en 2020.
- France 2 diffuse à 21h10 le premier volet des « Siffleurs », minisérie en deux parties portée par Nadia Farès et Charles Berling qui dénonce le harcèlement de rue que subissent les femmes
Une scène malheureusement trop banale ! Trois amies étudiantes - Lila, Soso et Rebecca - sont sifflées par un groupe de mecs alors qu’elles sortent de la piscine. « Quand un mec m’emmerde, je le prends en photo », explique Lila en dégainant son smartphone. Elle balance ensuite le cliché sur@LesSiffleurs, un compte Instagram qu’elle a spécialement créé pour épingler les importuns.
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, France 2 diffuse ce mercredi à 21h10 Les Siffleurs, une minisérie en deux parties, portée par Nadia Farès et Charles Berling, qui dénonce le harcèlement de rue que subissent les femmes.
Pourquoi ce polar écrit et réalisé par Nathalie Marchak (Par Instinct), dont la seconde moitié est programmée le 15 mars et déjà dispo en intégralité sur france.tv, est d’utilité publique ?
Sur le chemin du retour de la piscine, Lila (Ludmilla Makowski, vue dans The Voice et dans Lupin), désormais seule et casque vissé sur les oreilles, se fait alpaguer par trois lascars en voiture. « Hé la panthère ! Tu me suces ? », lui lance l’un d’eux.
Alors qu’elle s’apprête à prendre une nouvelle photo, la situation dégénère. L’un des trois hommes descend de la voiture, la plaque contre une grille et la menace de la violer. L’arrivée inopinée d’une voiture de police fait fuir les trois hommes.
Lila réussit à photographier la plaque d’immatriculation de la voiture et se rend au commissariat le plus proche afin de porter plainte. Elle se fait rembarrer par l’agent de police à l’accueil. Même la capitaine Marianne Kacem (Nadia Farès) estime que l’étudiante l’a bien cherché, inconsciente de se balader seule dans les rues en minijupe.
De nombreux suspects
Lila se réfugie chez son amie de toujours, Soso (Marion Delage), où elle subit les regards et gestes libidineux du père de cette dernière (Charles Berling). Plus tard dans la soirée, alors qu’elle s’amuse au karaoké avec Soso et Rebecca (Sophie Breyer), Lila est agressée sexuellement dans les toilettes de l’établissement par un client saoul.
Le lendemain, le scooter de l’étudiante est retrouvé accidenté et sa robe tachée de sang dans la poubelle d’à côté… La police est désormais bien obligée de prendre les choses au sérieux. Avec ce compte Insta où Lila postait les photos de ceux qui la harcelaient dans la rue, c’est dire si les suspects sont nombreux !
Sous couvert d’un thriller efficace, Les Siffleurs pointe un véritable problème sociétal : en France, plus de huit femmes sur dix (81 %) ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics, selon un sondage Ipsos réalisé en 2020.
Le droit à ne pas être importunée
En outre, cette fiction confronte habilement la génération des femmes qui ne remettait pas en question le fait d’être importunées à celle qui revendique le droit de ne pas l’être. En mettant en scène ce choc des générations, la minisérie nourrit la réflexion autour des violences sexuelles et sexistes aussi bien dans la sphère publique que privée.
Cyberharcèlement, dépression postpartum, consentement, violence intrafamiliale… Si l’intrigue s’éparpille parfois à son désavantage, chaque personnage, de la capitaine de police à la misogynie internalisée jouée par Nadia Farès au personnage trouble campé par Charles Berling, est mis face à ses responsabilités et se doit de faire un examen de conscience. Une réflexion qui ouvre la voie à la déconstruction des schémas patriarcaux de notre société.