L'Ifremer teste à Brest "Vaimos", un drone à voile entièrement autonome
L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer a mis à l'eau mardi à Brest, Vaimos, un petit voilier entièrement autonome qui, dans l'avenir, sera chargé de faire des prélèvements dans des zones océaniques peu fréquentées, a constaté l'AFP.
"L'idée, c'est de faire un bateau de surveillance de l'océan, totalement autonome, qui pourrait naviguer dans des zones qui sont très peu couvertes par la pêche ou les lignes régulières de ferries, pour un coût relativement faible", a expliqué Olivier Ménage, ingénieur à l'Ifremer.
Vaimos (voilier autonome instrumenté de mesures océanographiques de surface) a été lancé depuis le port du Moulin Blanc, au fond de la rade de Brest. Il doit gagner la mer d'Iroise en franchissant le goulet, atteindre la baie de Douarnenez en début de soirée puis revenir au Moulin Blanc mercredi après-midi.
Le test porte sur une navigation d'un peu plus de 100 milles (185 km). Mais le drone de surface à propulsion à voiles, capable de naviguer entre 3 et 6 noeuds (5 et 11 km/h), sera suivi par un bateau accompagnateur tout au long de son périple.
"Pour l'instant, on lui donne une route à suivre constituée d'une série de +way points+ et lui se débrouille tout seul pour la navigation, notamment le réglage des voiles", a ajouté M. Ménage en précisant qu'une petite éolienne fournit l'électricité nécessaire à la consommation du bord.
Lancé en février 2011, le programme Vaimos a réuni l'Ifremer et l’équipe robotique ENSTA Bretagne (Ecole nationale supérieure de techniques avancées ex-ENSIETA) autour de ce prototype construit sur la base d'une coque de Mini JI, le quillard de 3,65 m handivoile.
Il a nécessité 600 heures de travail pour une équipe de quatre personnes, pour un budget d'environ 20.000 euros.
Avec son grément à balestron - une grande bôme perpendiculaire au mât qui dirige efficacement la grande voile et le foc - la voilure d'"un très bon rendement et une très bonne tenue à la mer" est actionnée avec un minimum d'énergie, a spécifié un des constructeur Patrick Rousseaux d'Ifremer.
A terme, plusieurs autres petits voiliers équipés de capteurs de mesures (température, salinité, chlorophylle et turbidité) à la surface de l’eau et à un mètre de profondeur, seront envoyés dans les océans.
Depuis des années, Ifremer fait appel au ferries de diverses compagnies, aux bateaux de pêche pour effectuer des prélèvements. Mais d'importantes zones en haute mer restent peu accessibles à la recherche scientifique.
En mai, le robot voilier Iboat II (2,4 mètres) de l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (ISAE) de Toulouse, a parcouru plus d'une centaine de kilomètres en toute autonomie en Méditerranée pendant deux jours, entre Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) et le Cap d'Agde (Hérault).
En 2009, des élèves de l'ENSIETA avaient mis à l'eau un petit voilier "Breizh spirit" (1 mètre) entièrement automatisé pour qu'il fasse le tour de l'île d'Ouessant (Finistère). Mais le bateau avait été heurté et s'était dérouté. Son épave avait été récupérée par un promeneur.