Des «fuseaux du sommeil» pour mieux dormir dans un environnement sonore

SANTE Ils permettent de moduler l'influence de stimuli extérieurs et assurent un sommeil plus continu...

B.D.
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Deux hommes endormis dans le métro new-yorkais, à Manhattan, en décembre 1999.
Deux hommes endormis dans le métro new-yorkais, à Manhattan, en décembre 1999. — Paul Treacy/Sipa Press

Le secret de l’extraordinaire capacité de certains à dormir dans un environnement bruyant a enfin été percé à jour. «Plus le cerveau d'un individu produit naturellement des fuseaux de sommeil, mieux son sommeil résiste aux bruits extérieurs», concluent des chercheurs de l'Université de Harvard dont l’étude a été publiée mardi dans la revue scientifique américaine Current Biology.

Grâce à  douze volontaires en bonne santé sans problèmes de sommeils et d’un électroencéphalogramme (EEG), Thien Thanh Dang-Vu et ses collègues ont étudié les fuseaux du sommeil («spindles»), des ondes cérébrales au rythme rapide générées par le thalamus, une zone du cerveau impliquée dans le filtrage des informations sensorielles. Ces fuseaux surviennent pendant la première des trois phases de chaque cycle de sommeil (sommeil lent léger, sommeil lent profond et sommeil paradoxal), et permettent de passer de l'éveil au sommeil lent profond.

«Biomarqueur de la vulnérabilité au bruit pendant le sommeil»

L’équipe de Thien Thanh Dang-Vu a ainsi enregistré l’activité cérébrale des douze sujets lors d’une première nuit paisible, puis pendant deux nuits, où ils étaient exposés à quatorze sons différents. Ces perturbations externes étaient diffusées par salves de 10 secondes toutes les 30 secondes, d'abord à un niveau de 40 décibels, puis avec une intensité croissante jusqu'à perturbation de l'EEG.

Les chercheurs ont démontré que la stabilité du sommeil dans un environnement bruyant dépend de la production de ces fuseaux du sommeil. «Notre étude démontre que la richesse en fuseaux est un biomarqueur de la vulnérabilité au bruit pendant le sommeil», indique Thien Thanh Dang-Vu. Une découverte qui pourrait ouvrir la voie à des thérapies pour «stimuler la production des fuseaux pour améliorer la continuité du sommeil dans un environnement bruyant », conclut l’étude.