Le télescope James Webb a mesuré la température d’une exoplanète, une première pour la Nasa
ESPACE Le télescope spatial de la Nasa a estimé la température sur la planète Trappist -1b en analysant des micro-éclipses
Une prouesse de plus : le télescope spatial James Webb a mesuré pour la première fois la température d’une planète rocheuse située à 40 années-lumière de notre système solaire. C’est ce qu’a dévoilé une étude publiée ce lundi dans la revue Nature.
Découvert en 2017, le système Trappist-1 compte sept planètes tournant autour d’une naine rouge, une petite étoile « froide » deux fois moins chaude que le Soleil. Ce système est une cible de choix pour le télescope spatial de la Nasa, en service depuis juillet 2022 et dont l’une des missions est de sonder l’atmosphère d’exoplanètes potentiellement habitables.
Etudier les planètes grâce aux éclipses
Trappist-1 est un « excellent laboratoire » pour cette quête, souligne la Nasa dans un communiqué. Il est en effet proche de notre système solaire et ne comporte que des planètes rocheuses, de taille et de masse similaires à la Terre. Mais il est difficile de connaître leurs caractéristiques car les exoplanètes ne peuvent pas s’observer directement à une si grande distance.
Les astronomes utilisent donc la méthode des transits, qui capte les variations de luminosité lors du passage d’une planète devant son étoile hôte. L’imageur Mirim de James Webb, a ainsi pu capter une « micro-éclipse » de la planète Trappist -1b, la plus proche de l’étoile Trappist-1 et donc la plus facile à étudier.
Pas d’atmosphère sur Trappist -1b ?
En comparant la quantité de lumière détectée avant et pendant l’occultation, les chercheurs ont pu déduire la part de lumière détectable dans l’infrarouge moyen, qui permet de détecter l’émission thermique de la planète. L’observation du télescope James Webb agit donc ainsi comme un « thermomètre géant sans contact », résume la Nasa.
La mesure de la température de Trappist-1b est une première pour une exoplanète rocheuse. Il y fait environ 230 °C côté jour. Cela suggère « qu’il n’y a pas de redistribution de la chaleur sur l’ensemble de la planète, rôle assuré par une atmosphère », précise le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), qui a conçu l’imageur Mirim.
Conclusion : Trappist-1b « n’a pas, ou peu d’atmosphère », explique Elsa Ducrot, chercheuse au CEA et coautrice de l’étude. L’étude d’autres longueurs d’onde permettra de confirmer cette hypothèse. Ce qui est déjà sûr, c’est qu’une potentielle atmosphère sur cette planète ne contient pas de dioxyde de carbone. Pour les scientifiques, ces découvertes faites par James Webb ouvrent une « nouvelle ère » dans l’étude des exoplanètes.