Des chercheurs réussissent à modifier l’ADN d’une tomate cerise pour la rendre résistante aux potyvirus

inrae A terme, cette technique pourrait limiter l'utilisation des pesticides

20 Minutes avec agence
Illustration de tomates cerises.
Illustration de tomates cerises. — Pixabay

Grâce à une nouvelle technologie révolutionnaire, des scientifiques de l'Institut national de la recherche agronomique (Inrae) sont parvenus à modifier l'ADN d'une tomate cerise. Le but ? La rendre résistante aux potyvirus, qui constituent le plus grand groupe de virus à ARN dont souffrent les plantes, rapporte Le Parisien.

Des ciseaux moléculaires

C'est en observant des piments et des pois qu'un chercheur d'Avignon a trouvé la parade. En effet, certaines espèces cultivées possèdent une mutation génétique qui les rend naturellement résistantes aux maladies virales. Cette mutation empêche le virus d'utiliser une protéine de la plante pour l'infecter. Dès lors l'Inrae a voulu transposer cette modification à certaines plantes dites d'intérêt agronomique. 

En utilisant des ciseaux moléculaires, les chercheurs ont réussi à imiter les mutations observées et à les transposer sur le premier cobaye : une tomate cerise. Connue dans le milieu sous le nom CRISPR-Cas9, cette technique inventée par la chercheuse française Emmanuelle Carpentier, prix Nobel de chimie 2020, consiste à modifier une région précise de l'ADN de la plante manipulée. 

Limiter l'utilisation de pesticides

Forts de ce succès, les scientifiques de l'Inrae désirent désormais renouveler l'expérience sur d'autres espèces comme la pomme de terre, la betterave ou la vigne. Aussi appelé « virus de la pomme de terre », le PVY est l'un des potyvirus les plus répandus. Il peut être transmis par plus de 70 espèces de pucerons.

En découlent de multiples contaminations de plantes d'intérêt agronomique comme les tomates, les poivrons ou encore les piments. Infections qui peuvent décimer des récoltes et générer de véritables désastres économiques pour les agriculteurs. A terme, cette technique révolutionnaire pourrait permettre de réduire l'utilisation de pesticides en renforçant la résistance naturelle des plantes.