Mission Artémis : Nouvel échec pour la fusée, un décollage ne sera pas retenté la semaine prochaine
CLOUEE AU SOL Jusqu’à mardi il est encore possible de procéder à un lancement, mais la Nasa ne l’envisage plus. Les prochaines périodes vont donc désormais du 19 septembre au 4 octobre, puis du 17 au 31 octobre.
Il va falloir attendre pour voir dans l’espace la nouvelle méga-fusée de la Nasa. Son décollage a en effet de nouveau été annulé samedi au dernier moment, pour la deuxième fois en moins d’une semaine, faisant encore subir un retard au lancement du programme phare de retour des Américains sur la Lune, Artémis.
Le décollage était initialement prévu à 14h17 heure locale, avec une fenêtre de tir de deux heures. Mais après plus de trois heures à tenter de résoudre un problème de fuite de carburant au moment des opérations de remplissage des réservoirs de la fusée, le temps est venu à manquer pour les équipes de lancement.
La période permettant actuellement un lancement, déterminée par les positions de la Terre et la Lune, se termine mardi, mais une possibilité de décollage d’ici là « n’est plus sur la table », a déclaré Jim Free, administrateur associé à la Nasa, sans annoncer de nouvelle date possible pour le moment. Les prochaines périodes vont du 19 septembre au 4 octobre, puis du 17 au 31 octobre.
Le plein ne se fait pas
Peu avant 06 heures, le feu vert avait été donné pour commencer le remplissage des réservoirs de la fusée avec son carburant cryogénique. Au total, environ trois millions de litres d’hydrogène et d’oxygène liquides ultra-froids. Mais vers 07h15, une fuite a été détectée au pied de la fusée, au niveau du tuyau par lequel passe l’hydrogène jusqu’au réservoir. Le flot a été stoppé pendant que les équipes ont tenté, trois fois de suite, de résoudre le problème, « sans succès », a tweeté la Nasa.
Lundi, lors d’une première tentative, le lancement avait également été annulé au dernier moment à cause de problèmes techniques, d’abord une fuite similaire, qui avait elle pu être surmontée, puis sur le refroidissement des moteurs.
Une mission lointaine
La fusée orange et blanche SLS, qui aurait dû connaître son baptême de l’air samedi, est en développement depuis plus d’une décennie, pour devenir la plus puissante du monde. Cinquante ans après la dernière mission Apollo, cette première mission test, sans équipage à bord, est la première étape du programme Artémis, dont le but est d’établir une présence humaine durable sur la Lune, permettant ensuite de s’en servir comme tremplin vers Mars.
Artémis 1 doit permettre de vérifier que la capsule Orion, au sommet de la fusée, est sûre pour transporter à l’avenir des astronautes. Grâce à ce nouveau vaisseau, l’agence spatiale américaine entend renouer avec l’exploration humaine lointaine, la Lune étant 1.000 fois plus éloignée que la Station spatiale internationale. Le voyage doit durer environ six semaines au total. Orion s’aventurera jusqu’à 64.000 kilomètres derrière la Lune, soit plus loin que tout autre vaisseau habitable jusqu’ici.
L’objectif principal d’Artémis 1 est de tester le bouclier thermique de la capsule, le plus grand jamais construit. A son retour dans l’atmosphère terrestre, il devra supporter une vitesse de 40.000 km/h et une température moitié aussi chaude que celle de la surface du Soleil. Au total, le vaisseau doit parcourir quelque 2,1 millions de kilomètres jusqu’à son amerrissage dans l’océan Pacifique.