Le prochain satellite espion français ne sera pas lancé par la fusée russe Soyouz mais par Ariane 6
ESPACE Le vol inaugural du futur lanceur européen est attendu en fin 2022
Le satellite d’observation militaire français CSO-3, qui devait être lancé fin 2022 par une fusée Soyouz depuis Kourou, devrait finalement être mis en orbite par Ariane 6, avec environ un an de retard, a affirmé ce jeudi le ministère des Armées. « L’option qui se dessine c’est d’utiliser Ariane 6 dont le premier vol opérationnel est attendu dans les prochains mois », a affirmé à la presse le porte-parole du ministère, Hervé Grandjean.
CSO-3 devrait en conséquence être lancé avec environ « un an » de retard, mais il n’y a selon lui « pas d’impact opérationnel à court terme », les deux premiers satellites de la constellation fournissant un « nombre d’images très important ». Comme les deux premiers satellites optiques de la constellation CSO (composante optique spatiale), CSO-3 devait être lancé par la fusée russe Soyouz depuis le Centre spatial guyanais (CSG).
Vol inaugural prévu pour fin 2022
Arianespace collaborait depuis 2011 avec l’agence russe Roscosmos pour exploiter la fusée Soyouz, dans le cadre d’une co-entreprise, Starsem. Mais face aux sanctions européennes décrétées en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine, Moscou a riposté en suspendant les tirs de Soyouz depuis Kourou. Outre le lancement de CSO-3, deux autres tirs destinés à la constellation européenne de positionnement par satellite Galileo étaient prévus en 2022.
En l’absence de Soyouz, l’Europe n’a pas de capacité propre de lancement de certains satellites avant la mise en œuvre d’Ariane 6. Le vol inaugural du futur lanceur européen, repoussé à plusieurs reprises, est attendu en fin d’année.
Soyouz devait également être lancé à cinq reprises en 2022 depuis Baïkonour pour poursuivre le déploiement de la constellation Oneweb, mais l’opérateur a annoncé ce jeudi suspendre ces lancements après que la Russie eut exigé du gouvernement britannique qu’il abandonne sa participation dans l’opérateur satellitaire. La constellation CSO fournit des images utiles pour le renseignement – permettant par exemple d’évaluer des forces ennemies –, le ciblage – en fournissant des coordonnées de géolocalisation précises – et des données géographiques détaillées sur des théâtres d’opérations.