SpaceX : Le patron d'Arianespace dénonce le « risque de monopolisation » de l'espace par les satellites d'Elon Musk

ASTRONOMIE « Nous voulons un espace qui reste accessible aux activités humaines (…) mais nous refusons un espace Far West », a délaré mercredi le patron d'Arianespace

20 Minutes avec agences
Des satellites du réseau Starlink visibles dans le ciel en Angleterre, le 22 avril 2020.
Des satellites du réseau Starlink visibles dans le ciel en Angleterre, le 22 avril 2020. — Stephen Chung/LNP/REX/SIPA

L’envoi massif de satellites en orbite basse par l’américain SpaceX pour sa constellation Starlink ne satisfait pas tout le monde. Cela crée un « risque de monopolisation de fait » de l’espace qui nuit au caractère durable de son exploitation, a dénoncé le patron d’Arianespace Stéphane Israël.

« Nous voulons un espace qui reste accessible aux activités humaines (…) mais nous refusons un espace Far West. C’est vraiment notre responsabilité de faire en sorte que l’orbite basse [inférieur à 1.000 kilomètres de la Terre] soit durablement praticable », a-t-il affirmé mercredi à Genève lors d’une conférence sur la place de l’espace dans les objectifs de développement durable fixés par l’ONU.

Plus de 1.600 satellites de Starlink déjà déployés

Sur plus de 9.000 satellites placés en orbite depuis 1957, « Space X a déjà déployé 1.677 satellites pour Starlink, ça veut dire qu’aujourd’hui, sur tous les satellites en opération, 35 % appartiennent à un homme, Elon Musk, et si vous prenez les satellites de plus de 50 kg, c’est plus de 50 % », a rappelé Stéphane Israël. Plusieurs collisions ont déjà été évitées ces dernières années, dont au moins deux impliquaient des satellites Starlink, a-t-il rappelé.

Le patron d’Arianespace a également mis en garde contre le « risque de monopolisation de fait, de sorte de droit du premier occupant ». « C’est un peu sur quoi mise notre compétiteur qui déploie à flux très accéléré les satellites de Starlink et essaie de créer une situation qui le met dans un rapport de force favorable par rapport aux autorités de régulation, notamment la FCC [la Commission fédérale des communications américaine], pour obtenir les droits associés », a-t-il estimé. Au total, SpaceX a demandé l’autorisation de lancer jusqu’à 42.000 satellites à la FCC.