Des poussières d’étoiles vieilles de sept milliards d’années retrouvées dans une météorite

ASTRONOMIE Cette datation confirme une théorie astronomique qui prédisait un « baby boom » d’étoiles avant la formation de notre Soleil

20 Minutes avec agences
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La météorite de Murchison
La météorite de Murchison — MARY EVANS/SIPA

C’est l’un des cailloux les plus étudiés au monde par les astrophysiciens et les « cosmochimistes ». En septembre 1969, une grosse météorite est tombée à Murchison en Australie. Ce morceau cosmique, qui se trouve au Field Museum à Chicago, est en réalité composé de poussières d’étoiles nées il y a sept milliards d’années – soit avant l’existence du Soleil – et mortes deux milliards d’années plus tard, indique une étude parue ce lundi dans la revue Pnas.

Des micrograins vieux de 4,6 d’années

En 1987, les scientifiques avaient découvert dans ce morceau des micrograins d’un type inédit, sans doute présolaires, mais qu’ils n’avaient pas pu dater. Récemment, le conservateur des météorites du musée, Philipp Heck, a utilisé avec des collègues une méthode nouvelle pour dater ces micrograins, formés de carbure de silicium, le premier minéral qui se forme quand une étoile se refroidit.

Pour distinguer les grains anciens des jeunes, les scientifiques ont réduit en poudre un morceau de la météorite, puis ils ont dissous les fragments dans de l’acide. Cette opération a fait apparaître des grains présolaires, dont la plupart avaient entre 4,6 et 4,9 milliards d’années.

Un baby-boom d’étoiles avant notre Soleil

Ces âges correspondent au moment où les étoiles ont commencé à se désagréger. Ce type d’étoiles ayant une durée de vie d’environ 2 à 2,5 milliards d’années, on remonte ainsi à sept milliards d’années. La nouvelle datation déterminée par cette équipe confirme ainsi une théorie astronomique qui prédisait un « baby boom » d’étoiles avant la formation de notre Soleil, au lieu d’un rythme de naissances stellaires constant.

« A une certaine époque, plus d’étoiles se sont formées qu’à la normale, et à la fin de leur vie, elles ont commencé à produire des poussières », explique Philipp Heck. A charge maintenant d’utiliser la même méthode sur d’autres météorites. Mais selon le scientifique, il y en a moins de cinq connues et suffisamment grosses dans des collections pour livrer de tels secrets.