VIDEO. InSight: Le sismomètre français est désormais sous cloche, prêt à écouter le cœur de Mars
ESPACE Le bouclier thermique du sismomètre français a été déployé avec succès sur la planète rouge
- Après un voyage de 485 millions de kilomètres, l’atterrisseur InSight s’est posé sur le sol martien le 26 novembre 2018 avec à son bord le sismomètre français SEIS.
- Le sismomètre SEIS doit permettre d’écouter battre le cœur de Mars et en apprendre ainsi plus sur la formation des planètes rocheuses.
- Pour protéger le sismomètre du vent et des variations de température, un bouclier thermique vient d’être déployé au-dessus de SEIS.
Il est désormais à l’abri du vent et des variations de températures martiennes. Le sismomètre SEIS, l’un des principaux instruments de la mission InSight, est recouvert depuis ce week-end par un bouclier protecteur en forme de dôme.
Cette mise sous cloche va permettre au sismomètre de franchir une nouvelle étape dans l’exécution de sa mission : écouter battre le cœur de Mars pour en apprendre plus sur la formation des planètes rocheuses.
Isolé des bruits externes grâce au bouclier Wind and Thermal Shield (WTS), SEIS va pouvoir collecter des données encore plus précises.
Grâce à la pression du vent, ce dôme ne peut pas se retourner et sa jupe version cotte de mailles lui permet de faire corps avec le sol martien.
Il ne sera plus non plus soumis aux variations de température, celle-ci pouvant fluctuer de 71°C en une journée et éviter la dilation de certaines pièces du sismomètre.
« La température reste l’un de nos plus gros points noirs. Il faut s’imaginer le bouclier comme une toile recouvrant de la nourriture sur une table. Il empêche SEIS de trop chauffer le jour et de trop se refroidir la nuit », indique Bruce Banerdt, le responsable scientifique d’InSight au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA.
Capteur de flux thermique
« Nous sommes maintenant dans la configuration idéale pour détecter les séismes martiens et d’une manière générale tous les mouvements de la surface martienne avec une résolution inférieure à la taille d’un atome », explique Philippe Lognonné, responsable scientifique de SEIS à l’Institut de physique du globe de Paris.
Après le bouclier, la prochaine étape consiste à déployer dans les prochains jours le capteur de flux thermique allemand Heat Flow and Physical Properties Package (HP3) sur la surface de la planète rouge.
Tout sera alors prêt pour que SEIS puisse « enregistrer les ondes sismiques générées par les coups de boutoir d’HP3 lors de sa pénétration dans le sol », indique le Centre national d’études spatiales.