Espace: La découverte d'un trou noir gigantesque dévoile la genèse de notre Univers

ASTRONOMIE La masse du mastodonte découvert par les astronomes est 800 millions de fois supérieure à celle de notre Soleil…

20 Minutes avec agence
Illustration: Vue d'artiste d'un trou noir.
Illustration: Vue d'artiste d'un trou noir. — NASA/JPL-Caltech

Un trou noir gigantesque, qui représente 800 millions de fois la masse de notre Soleil, a été découvert par une équipe internationale de chercheurs. Il se trouve à l’intérieur d’un quasar et est âgé de 13 milliards d’années, rapporte Le Figaro.

Les télescopes Magellan de l’observatoire de Las Campanas, au Chili, sont à l’origine de cette trouvaille après une recherche réalisée avec le WISE de la Nasa.


« Dix fois plus gros que le précédent trou noir supermassif »

Le mastodonte a ensuite fait l’objet de campagnes d’observation approfondies avec les réseaux de radiotélescopes VLA au Nouveau-Mexique et NOEMA de l’Iram (Institut de radioastronomie millimétrique), dans les Alpes françaises.

Ces derniers ont notamment réussi à détecter la galaxie au sein de laquelle il se cachait. « Il est au moins dix fois plus gros que le précédent trou noir supermassif détecté à ce type de distance », a indiqué Bram Venemans, astronome à l’Institut Max Planck de Heidelberg, en Allemagne.

Formé 690 millions d’années après le Big Bang

Le gigantesque objet céleste se serait formé 690 millions d’années après le Big Bang, quand l’univers était encore balbutiant et n’avait que 5 % de l’âge qu’il a actuellement. Sa lumière aurait donc mis 13,1 milliards d’années à nous atteindre. Sa lumière ou plutôt celle du quasar auquel il appartient. Les quasars sont le centre de galaxies massives et constituent les objets les plus lumineux de l’Univers. Les trous noirs qui s’y trouvent n’émettent en réalité, aucune lumière eux-mêmes.

Par l’intensité de leur champ gravitationnel, ils avalent tout ce qui passe à leur portée mais ne laissent échapper aucune forme de matière ou de rayonnement. Mais le gaz environnant, la poussière et les objets célestes qu’ils aspirent s’entrechoquent et créent de telles frictions qu’ils dégagent lumière et chaleur. C’est ainsi que les astronomes ont découvert le lointain mastodonte.

Un énigmatique titan

Ce géant, qui intrigue les chercheurs, a été décrit dans plusieurs études publiées dans Nature et The Astrophysical Journal Letters. Dans Courrier International, l’un des auteurs des rapports, l’Américain Rob Simcoe, astrophysicien au MIT (Institut de technologie du Massachusetts), explique : « En étudiant les origines de l’Univers, on pensait trouver des trous noirs de plus en plus petits, car ils ont eu moins de temps pour grossir… Mais à notre grande surprise, celui-là semble avoir atteint sa forme définitive alors même que l’Univers était très jeune ».

Eduardo Bañados, astrophysicien à la Carnegie Institution for Science, à Washington, est le principal auteur de l’étude parue dans Nature : « Les quasars les plus éloignés nous donnent des indices essentiels sur les questions irrésolues de l’astrophysique. Celui-ci est si lumineux qu’il deviendra une mine d’or pour les prochains travaux de recherche sur l’Univers primitif… Nous ne sommes pas au bout de nos surprises ».