Le détecteur européen Advanced Virgo détecte ses premières ondes gravitationnelles
ESPACE Produites par la fusion de deux trous noirs, ces perturbations de la trame de l’espace-temps «vieilles» de 1,8 milliard d’années ont été enregistrées par le détecteur Virgo, récemment remis en service...
Elles se sont propagées dans l’espace pendant 1,8 milliard d’années avant d’être détectées à Pise, en Italie. Des ondes gravitationnelles ont été enregistrées en Europe, une première selon le CNRS qui a publié un communiqué ce merdredi.
Elles ont été enregistrées « par le détecteur Advanced Ligo situé en Louisiane (Etats-Unis), puis 8 millièmes de seconde plus tard par celui situé dans l’Etat de Washington, et enfin 6 millièmes de seconde après par Advanced Virgo situé près de Pise », précise le centre de recherches qui a annoncé cette détection en marge de la réunion du G7-science à Turin.
Des masses égales à 25 et 31 fois celle du Soleil
Pour rappel, ces dernières résultent de légères perturbations de la trame de l’espace-temps sous l’effet du déplacement d’un objet massif, un peu comme un poids déforme un filet.
Ces nouvelles ondes, détectées le 14 août dernier, ont été produites par la fusion de deux trous noirs, à environ 1,8 milliard d’années-lumière de la Terre. Les deux monstres, qui avaient des masses égales à 25 et 31 fois celle du Soleil, ont fusionné en un seul trou noir de 53 masses solaires, l’équivalent de 3 masses solaires ayant été converties en énergie sous forme d’ondes gravitationnelles.
L’instrument américain Ligo (Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory), formé de deux détecteurs identiques en Louisiane et dans l’Etat de Washington avaient déjà observé trois fois ce phénomène prédit par la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein en 1915. La toute première détection directe, annoncée le 11 février 2016, avait constitué un événement historique après quarante années d’effort.
Advanced Virgo a été remis en service le 1er août
Il s’agit cependant de « la première détection » pour Advanced Virgo, qui a été remis en service le 1er août après plusieurs années de travaux d’amélioration et quelques mois de tests. L’arrivée du détecteur européen dans le dispositif de détection permet une bien meilleure localisation dans le ciel des sources d’ondes gravitationnelles.
Pour preuve, l’instrument, principalement financé par le CNRS en France et l’Istituto Nazionale di Fisica Nucleare (INFN) en Italie, est bichonné par 250 physiciens, ingénieurs et techniciens de 20 laboratoires européens. Autant d’experts qui devraient prochainement publier les résultats de leurs travaux dans les Physical Review Letters.