Mars: Le mystère des deux lunes de la planète rouge enfin expliqué?

ESPACE Non, Phobos et Deimos ne sont pas des astéroïdes, mais les seuls corps restés en orbite après une collision massive avec une protoplanète…

20 Minutes avec agence
Phobos, la plus grosse des deux lunes de Mars.
Phobos, la plus grosse des deux lunes de Mars. — Uni. of Ari/REX Shutter/SIPA

Phobos et Deimos, les deux satellites naturels de Mars, seraient le résultat de l’impact majeur entre une protoplanète et la planète rouge. Il se serait produit entre 100 et 800 millions d’années après la naissance de cette dernière.

De grosses lunes se seraient alors formées, générant ensuite des satellites plus petits. Par la suite, ces corps célestes seraient retombés les uns après les autres, sauf Phobos et Deimos, qui sont depuis devenus une énigme aux yeux des scientifiques. Certains spécialistes envisageaient que les deux lunes soient en fait des astéroïdes, mais on sait désormais que ce n’est pas le cas.

Un travail de chercheurs belges, japonais et français

Le travail conjugué de chercheurs belges, japonais et français, dont les résultats ont été publiés lundi dans Nature Geoscience, a permis d’avancer cette explication. « Une des difficultés majeures était d’expliquer pourquoi un impact géant sur Mars avait généré deux lunes si différentes de la nôtre, qui est constituée d’une masse unique alors qu’elle serait elle aussi née d’un impact », résume Sébastien Charnoz, l’un des auteurs de l’étude, dans le Journal du CNRS (Centre national de recherche scientifique).

C’est en créant des simulations numériques complexes de l’impact que les spécialistes en informatique, astrophysique, planétologie et mathématiques ont pu, pour la première fois, étayer la thèse des lunes formées par les débris de la collision. Si la piste est d’ores et déjà sérieuse, elle pourrait être confirmée par des preuves concrètes dans le futur.

L’Agence spatiale japonaise compte en effet lancer en 2022 une mission vers Mars qui, entre autres travaux, auscultera et mesurera Phobos avant d’en prélever des échantillons. Au retour de la sonde en 2026, on saura si la lune de la planète rouge est composée en partie des restes d’une protoplanète.