Un projet déjà bien lancé ? Stéphane Israël, le patron d’Arianespace, a évoqué, ce lundi lors de l’ouverture à Paris de la World Satellite Business Week, « l’idée de microfusées mettant en orbite basse des satellites de quelques kilogrammes, voire moins, pour répondre au développement de l’Internet et des nouvelles applications ».
Le projet d’Arianespece semble déjà bien avancé puisque Stéphane Israël a affirmé que ces fusées emporteraient jusqu’à 300 kilos de charge et seraient « l’entrée de gamme » de l’entreprise européenne qui dispose déjà de trois lanceurs (Vega, Soyouz ou Ariane 5), capables d’emporter des satellites d’une à plusieurs tonnes.
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Course aux constellations de satellites
Avec ce projet de microfusées, Arianespace devrait donc prendre une nouvelle longueur d’avance dans la course aux constellations de satellites à laquelle se livrent les grands acteurs du Web et de la conquête de l’espace. Leur objectif : enrober la planète de relais de télécommunications et connecter à la Toile les deux tiers de la population mondiale qui en sont encore privés.
« Je pense qu’il faut que l’industrie européenne, en parallèle d’Ariane 6 et Vega C [le lanceur léger de l’Agence spatiale européenne, ESA] plus que jamais, réfléchisse à un microlanceur pour la décennie 2020 et au-delà. Car j’ai tendance à croire que plus on a d’offre, plus le "gâteau" » s’accroît. Un micro-lanceur d’une capacité de 300 kg peut aussi participer à cette réponse, en cohérence avec Ariane 6 et Vega », a justement estimé Stéphane Israël.
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Face à SpaceX et ses 4.000 satellites ou à Facebook et son projet « Internet pour tous », Arianespace a donc un coup d’avance : le contrat signé en juin et prévoyant le lancement entre 2017 et 2019 de 672 des 900 petits satellites constituant la constellation OneWeb. Des lancements qui doivent être opérés avec des fusées Soyouz, un brin lourdes et onéreuses. Ce qui motive encore plus ce projet de microfusées à « la réactivité technique et commerciale très supérieure », dixit Stéphane Israël.