Épreuves scientifiques: Les profs notent mieux les filles que les garçons

SCOLARITE Selon une étude de l'institut des politiques publiques qui a comparé les différences entre les résultats aux épreuves écrites anonymes et orales...

R.S.
Illustration d'un concours.
Illustration d'un concours. — FREDERICK FLORIN / AFP

Moins présentes que les garçons dans les filières scientifiques, les filles bénéficient pourtant d'un coup de pouce inconscient de leurs professeurs. Selon une étude de l'institut des politiques publiques (IPP), les filles sont l'objet d'une discrimination positive lors des examens de sélection. Ce constat a été établi à partir des «différences entre les résultats aux épreuves écrites anonymes (qui neutralisent la discrimination de genre) et les épreuves orales (où le sexe des candidats est connu des examinateurs)», indique l'étude.

Un phénomène inverse est à l'œuvre

L'objet initial de l'étude était de vérifier le stéréotype qui pousse les filles à s'orienter vers des études littéraires plutôt que scientifiques, en examinant dans quelle mesure les professeurs sont susceptibles de renforcer cette auto sélection. En examinant le concours d'entrée de Normale Sup à Paris, l'école qui recrute les chercheurs de demain, ils montrent donc que c'est le phénomène inverse qui est à l'œuvre. «Plus une matière est connotée comme "masculine", plus l'écart entre les notes à l'écrit et à l'oral tourne à l'avantage des filles.» En maths et en physique par exemple, l'oral permet aux filles de dépasser 10% du nombre total de candidats. Elles gagnent donc 10 places sur 100 candidats. il est intéressant de noter que les garçons sont avantagés dans les mêmes proportions à l'oral dans les matières réputées féminines (littérature, langues étrangères).

Le sexe des examinateurs pas mis en cause

L'étude poursuit en affirmant que ce n'est pas le sexe des examinateurs, majoritairement masculins, qui détermine ce «favoritisme». «En exploitant les variations de la composition du jury d'une année à l'autre, il est possible d'identifier séparément les discriminations provenant du caractère plus ou moins masculin de différentes matières, et celles provenant d'un lien éventuel entre le sexe du candidat et celui de son observateur», conclut l'étude.

En France aujourd'hui, seulement 15% des chercheurs à l'université en mathématiques sont des femmes. Alors qu'elles représentent plus de 50% des effectifs en langues et littérature.