Le satellite GOCE va s'écraser sur Terre autour du 26 octobre

SCIENCES Le satellite lancé en 2009 est au bord de la panne sèche, mais le risque pour les Terriens est très faible...

20 Minutes avec AFP
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Le satellite GOCE a quitté la terre en 2009
Le satellite GOCE a quitté la terre en 2009 — AFP PHOTO/ESA/AOES MEDIALAB

Lancé en 2009 pour mesurer la gravité de notre planète, le  satellite  GOCE, au bord de la panne sèche, va achever son périple en  s'y  écrasant, un retour fracassant dont on ignore encore le jour et le  lieu,  mais que les experts jugent très peu risqué pour les Terriens.

Selon les dernières estimations de l'Agence spatiale  européenne  (ESA), vendredi, son réservoir de 41 kilos ne contenait plus  que 350  grammes de xénon, un gaz rare.

Une pression minimum de 2,5 bars dans le réservoir est  normalement  nécessaire au système de propulsion, et elle est descendue  juste en  dessous, a précisé à l'AFP Christoph Steiger, chef des  opérations de  GOCE. «Le moteur fonctionne toujours, mais cela signifie  que nous  sommes très près de la fin», a-t-il ajouté.

260 km d'altitude

En théorie, la pression dans le réservoir devrait tomber à 0  au plus  tard le 26 octobre, mais le moteur peut désormais s'arrêter à  tout  moment d'ici là.

Long de 5,3 mètres et pesant plus d'une tonne, GOCE tournait à   l'origine sur une orbite extrêmement basse, seulement 260 km   d'altitude, pour cartographier le champ de gravité terrestre et fournir   aux scientifiques des données cruciales afin d'étudier l'évolution du   climat ou les séismes.

Ces données ont notamment été exploitées pour créer la  première  carte mondiale à haute résolution de la frontière entre la  croûte et le  manteau de la Terre, le Moho. GOCE a aussi pu détecter des  ondes du  violent séisme qui a frappé le Japon le 11 mars 2011.

La mission était initialement prévue pour durer 20 mois, mais l'ESA avait décidé de la prolonger jusqu'à fin 2012.

Imposible de localiser

Equipé d'un moteur ionique «qui pousse en permanence», GOCE  «est sur  une orbite stable tant qu'il a du carburant», a expliqué  Fernand Alby,  responsable des activités débris spatiaux et surveillance  de l'espace  de l'agence spatiale française (Cnes).

Dès lors que le moteur aura cesser de pousser, le satellite  va  commencer à perdre de l'altitude et amorcer son retour sur Terre. «A   partir du moment où le réservoir sera vide, cela peut prendre en gros   deux ou trois semaines», a dit Christoph Steiger. Impossible aujourd'hui de prévoir sur quel point de la Terre GOCE, ou plutôt ce qu'il en restera, va atterrir.

Quelques heures avant la chute, on pourra déterminer la  «trace au  sol» de l'objet, c'est à dire une ligne sur laquelle il va  forcément  retomber... mais qui fait rien moins que le tour de la Terre, a  raconté  Fernand Alby.

Un risque pas tout à fait nul

Les experts jugent cependant le risque pour les Terriens «très faible», sans être tout à fait nul. «Le risque d'être touché par un débri d'engin spatial est  65.000  fois plus faible que celui d'être touché par la foudre», affirme   Christoph Steiger.

Le satellite  doit se disloquer autour de 80 km d'altitude. Selon  Christoph Steiger,  un quart de sa masse, soit 250 kg devrait survivre à  la rentrée dans  l'atmosphère, se désintégrant en une cinquantaine de  fragments.

Pour autant l'événement n'aura rien d'exceptionnel. «Des  objets de  la masse de GOCE, il en retombe un par semaine en moyenne»,  précise  Fernand Alby, vieux satellites ou étages de lanceurs.

Phénomène lumineux

Le spécialiste souligne que, depuis les débuts de l'ère spatiale, «il n'y a jamais eu ni dégâts ni victimes».

Les chanceux -ou pas- qui pourraient se trouver à proximité  pourront  peut-être observer «un phénomène lumineux assez important» dans  le  ciel, un peu comme pour une météorite.

Les principales agences spatiales (ESA, Cnes, Nasa,  les  agences russe et chinoise) suivront de près la rentrée de GOCE, un   exercice qui leur permettra de comparer leurs mesures.