«Putain de cancer»: Le combat de Nicole Winter contre le chondrosarcome du bassin

SANTE Elle reproche à la Sécurité sociale de ne pas prendre en charge sa maladie...

Corentin Chauvel
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Le  16 août prochain, à Hanovre (Allemagne), Nicole Winter, 47 ans, commencera enfin  la thérapie qui pourra peut-être lui sauver la vie. Atteinte depuis 2004 d’un  chondrosarcome du bassin,  un cancer assez rare «qui se manifeste par la prolifération anarchique des  cellules du cartilage», sa seule bonne chance de guérir, même si elle n’est pas  garantie à 100%, se trouve à l’étranger et la France refuse de la financer.

De 20.000 à 100.000 euros pour un traitement  efficace

«On ne connaît pas donc on ne finance pas»,  déplore Nicole Winter, contactée par 20minutes.fr. La chimiothérapie et la  radiothérapie ne sont d’aucun recours avec ce type de tumeur et elle a déjà été  opérée six fois. Or, «ça a récidivé à chaque fois et l’opération épuise le  corps», indique-t-elle. Le dernier recours pourrait être une amputation, mais  elle s’y refuse: «Je ne parviens pas à accepter cette idée: trop tôt, trop  moche».

Une seule thérapie efficace existe alors:  une combinaison d’hyperthermie et de chimiothérapie. Mais elle coûte cher (de  20.000 à 100.000 euros). Avec 50 cas par an en France, les expériences menées  par un hôpital de Villejuif (Val-de-Marne) ont rapidement été jugées «peu  rentables». «Alors il faut aller se faire soigner ailleurs», ajoute-t-elle.  Ailleurs, c’est en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas voire en  Grande-Bretagne.

«D’un coup de crayon, un fonctionnaire  m’a condamnée à mort»

«En Allemagne, le traitement est remboursé par la  Sécurité sociale parce que les soins sont assez chers», indique Nicole Winter.  Pas en France où la Sécurité sociale lui refuse le financement: «D’un coup de  crayon, un fonctionnaire m’a condamnée à mort». La Gardoise tente alors  d’interpeller la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. On lui dit qu’on va  l’aider, mais «le temps passe et je ne vais pas très bien»,  raconte-t-elle.

Las, avec des amis, elle décide d’écrire en  juin une pétition, déjà signée par plus d’un millier de personnes, destinée à  Roselyne Bachelot. Elle lui demande la permission, en tant que citoyenne  européenne, de bénéficier de soins à l’étranger, d’autant plus que ceux-ci «sont  reconnus comme efficaces par la communauté scientifique».

30.000 euros obtenus en un  mois

Nicole Winter n’en reste pas là. A la fin  du mois de juin dernier, elle crée son site, «Putain de cancer», y  joint un appel aux dons. En un mois, grâce à Internet, à des événements  organisés dans sa région, elle obtient un peu plus de 30.000 euros, soit de quoi  financer une première série de soins en Allemagne. «Cela ne va peut-être pas me  guérir, mais on va au moins essayer», espère-t-elle.

Le  combat de Nicole Winter n’est pas terminé pour autant. Quelle que soit l’issue de  son futur traitement, «Putain de cancer» continuera d’exister sous la forme  d’une association qui veut «permettre aux malades d’être entendus, de les aider  à se battre, plutôt que de les épuiser dans d’inutiles combats administratifs».  «Ce n’est pas normal qu’on doive se prendre en charge quand on a des maladies  graves. L’Europe devrait être utile pour tout le monde», conclut la Gardoise.

Faire un don à «Putain de cancer»

Par chèque:
Nicole Winter
Le Pouget
30170 Cros

Par virement bancaire:
Caisse d'Epargne
04187592555