L’Ordre des médecins tacle la SNCF sur ses espaces de télémédecine

chacun son métier L’autorité des médecins français a conseillé à la SNCF d’améliorer la desserte des territoires enclavés plutôt que s’occuper de télémédecine

20 Minutes avec AFP
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Illustration d'un cabinet médical.
Illustration d'un cabinet médical. — V. Wartner

L’Ordre des médecins a vivement critiqué le projet de la SNCF d’installer des espaces de téléconsultation médicale dans environ 300 gares d’ici à 2028. L’Ordre a exprimé sa « très profonde inquiétude », estimant que cette « proposition va détourner des professionnels de santé, qui seront ainsi moins disponibles pour exercer dans les territoires les plus vulnérables ».

Le gendarme des médecins « appelle bien davantage » la SNCF à « améliorer la desserte ferroviaire des territoires les plus enclavés, véritable enjeu d’attractivité des territoires vis-à-vis de l’installation des professionnels de santé », a-t-il ajouté.

Recyclage de modules pour le dépistage du Covid

Vendredi, la SNCF avait déclaré vouloir déployer des espaces de télémédecine pour lutter contre les déserts médicaux dans environ 300 gares d’ici 2028. Ces espaces de 15 mètres carrés doivent être installés au début dans des bâtiments modulaires fournis par Loxamed, une filiale du groupe Loxam (location de matériel de chantier). Celle-ci a conçu des modules spécialisés dans le soin, utilisés notamment pendant la crise sanitaire pour faire du dépistage.

La SNCF a indiqué qu’un infirmier serait toujours présent sur place, et que chaque patient « sera examiné à distance par un médecin exerçant sur le territoire français ». Loxamed prévoit de s’adresser aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS) pour trouver les infirmiers, et les médecins libéraux qui assureront les téléconsultations.

Le syndicat de médecin UFML (Union française pour une médecine libre) a lui aussi vivement dénoncé l’initiative de la SNCF et de Loxamed, y voyant un nouvel exemple de développement d’une « médecine low-cost très lucrative » pour les entreprises.

« Il ne peut y avoir de bonne médecine faite de consommation presse-bouton à distance d’un médecin qui ne connaît pas le patient », a critiqué le syndicat.