Pizzas contaminées : L’usine Buitoni de Caudry mise à l’arrêt à cause d’une chute des ventes

Stop Les salariés de l’usine Buitoni de Caudry ont été informés de la suspension temporaire de leur activité lors d’une réunion jeudi

20 Minutes avec AFP
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L'usine Buitoni de Caudry.
L'usine Buitoni de Caudry. — FRANCOIS LO PRESTI

Les chutes des ventes ont conduit Nestlé France à annoncer aux salariés la suspension de l’activité de l’usine de pizzas Buitoni de Caudry, dans le Nord, au cœur d’un grave scandale sanitaire. L’établissement produisait des pizzas à pâte crue de la gamme Fraîch’Up, suspectées d’avoir provoqué la mort de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autre part la bactérie Escherichia coli.

L’usine avait rouvert partiellement mi-décembre 2022 après neuf mois d’arrêt, mais la ligne de production mise en cause n’avait jamais repris son activité. Seule la ligne de pizzas à pâte cuite, non concernée par le scandale, avait été autorisée à redémarrer.

« Le marché de la pizza surgelée a chuté de 20 % en un an et a d’autant plus impacté la marque Buitoni », a expliqué à l’AFP un porte-parole de Nestlé France. « Malgré tous les efforts déployés pour assurer un redémarrage de l’usine dans les meilleures conditions en décembre 2022, la dégradation des perspectives de commandes a contraint Nestlé France à réagir. »




Les salaires maintenus

L’entreprise n’a pour l’instant annoncé aux salariés qu’une « suspension temporaire » de l’activité avec effet immédiat. « Je pense qu’on va vers une fermeture sans aucun doute, s’est alarmé le maire de Caudry, Frédéric Bricout. Ce qu’on demande, c’est au groupe Nestlé, un groupe mondial qui fait des milliards de bénéfices, de substituer un autre produit à la production de pizzas à Caudry. »

Les salariés conserveront leur salaire dans l’attente d’une décision définitive sur leur usine, a fait savoir Nestlé France.

Plusieurs élus locaux, départementaux et régionaux, dont le président (DVD) du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, ont exigé, dans un communiqué, une réunion avec les dirigeants de Nestlé, en présence des organisations syndicales. « Nous voulons des réponses claires pour les 180 salariés de l’usine ! », écrivent-ils en commun.

Santé publique France (SPF) et la Direction de la répression des Fraudes (DGCCRF) avaient été alertées en février 2022 par une recrudescence de cas d’insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli.

Une information judiciaire a été ouverte mi-mai, notamment pour homicide involontaire à l’égard d’une personne et blessures involontaires concernant 14 autres. En juillet, le patron de Nestlé France Christophe Cornu avait présenté ses « excuses » aux familles des enfants touchés et annoncé la création d’un « fonds de soutien aux victimes ».