Covid-19 : Les greffes d’organes n’ont toujours pas retrouvé leur niveau d’avant 2020
Retard Près de 11.000 personnes sont sur liste d’attente
C’est un dommage collatéral de la crise des hôpitaux, marqués par bientôt trois ans de pandémie. Les greffes d’organes restent moins nombreuses qu’avant le Covid-19, et leur niveau reste insuffisant même s’il connaît une hausse encourageante, a détaillé mardi l’agence qui gère ce domaine. En 2022, 5.494 transplantations ont eu lieu, soit davantage que l’année précédente (5.276) et bien plus qu’en 2020 (4.421). Cette année-là avait été très perturbée par le déclenchement de la crise du Covid-19. Les greffes du rein et du pancréas, notamment, avaient été suspendues lors du premier confinement.
« Les chiffres 2022 sont bons, et c’est d’autant plus une bonne nouvelle que nous traversons une crise hospitalière profonde », a résumé en conférence de presse Marine Jeantet, la nouvelle directrice générale de l’Agence de biomédecine. Mais les chiffres de l’an dernier, détaillés par cette agence qui gère les greffes d’organes en France, restent nettement inférieurs aux près de 6.000 transplantations enregistrées en 2019, juste avant la crise du Covid-19.
Le refus de don d’organes encore trop répandu
L’an dernier, 15 greffes par jour ont été réalisées. Ce n’est pas assez, et le retard s’accumule : chaque jour, 21 nouvelles personnes s’inscrivent sur liste d’attente, qui recense 10.810 personnes au total. « L’augmentation de l’activité ne permet pas de répondre complètement aux besoins de tous les patients », a ainsi souligné Michel Tsimaratos, directeur médical et scientifique de l’Agence de biomédecine. « Il reste chaque jour deux ou trois personnes qui s’inscrivent sur liste d’attente et ne trouveront pas de greffon ».
Les principales causes de décès des donneurs sont les accidents vasculaires cérébraux (54 % des causes), suivies par les arrêts cardiocirculatoires, et les causes traumatiques. La moyenne d’âge des donneurs se situe à 57 ans. Les greffes se heurtent encore à un taux de refus élevé. Il représente un tiers (33 %) des situations où une transplantation pourrait avoir lieu. Un proche du décédé peut en effet s’opposer au don d’un organe s’il pense que la personne ne l’aurait pas souhaité.
En 2023, l’Agence ambitionne notamment de « renforcer l’intérêt et augmenter le niveau de connaissance » du public pour les dons d’organe, a annoncé son directeur de communication David Heard. Elle entend également « contribuer à réduire le nombre de personnes non prélevées alors qu’elles ne s’étaient pas opposées au don de leur organe après leur mort ».