Covid-19 en Chine : L’abandon soudain du « zéro Covid » fait flipper les pays étrangers
Pandémie Les Etats-Unis vont exiger des tests négatifs pour les voyageurs chinois. Macron demande à ses ministres « des mesures adaptées de protection » des Français
L’annonce de Pékin lundi sur la fin le 8 janvier des quarantaines obligatoires à l’arrivée a été accueillie dans la joie par les Chinois. Cette décision marque la disparition prochaine du dernier vestige de la politique du « zéro Covid » chinoise qui isolait le pays depuis près de trois ans et a suscité fin novembre des manifestations d’une ampleur inédite depuis des décennies. Elle a déclenché une ruée vers les vols internationaux et les prix des billets ont explosé.
La fin brutale ce mois-ci de cette politique du « zéro Covid » a cependant été reçue d’une tout autre manière à l’étranger, alors que la Chine fait face à la plus importante vague de contaminations au monde, amplifiée par l’apparition de nouveaux variants.
Tests, contrôles et manque de transparence
Aux Etats-Unis, un responsable sanitaire a annoncé mercredi que son pays allait exiger un test Covid négatif pour les voyageurs arrivant par avion de Chine. A partir du 5 janvier, « tous les voyageurs par avion âgés de deux ans et plus venant de Chine devront faire un test pas plus de deux jours avant leur départ », et ce indépendamment de leur nationalité ou leur statut vaccinal, a déclaré ce responsable sanitaire.
Auparavant, un autre responsable, sous couvert d’anonymat, avait déclaré : « La communauté internationale est de plus en plus préoccupée par les poussées actuelles de Covid-19 en Chine et par le manque de données transparentes, notamment de données sur les séquences génomiques virales, communiquées par la RPC » (République populaire de Chine).
Le Japon va ainsi rétablir à partir de vendredi les tests PCR obligatoires pour les voyageurs provenant de Chine continentale. L’île de Taïwan, que la Chine revendique comme faisant partie de son territoire, a également annoncé qu’elle procéderait à des contrôles du virus sur les voyageurs en provenance du continent.
Interrogé sur les restrictions annoncées par le Japon, le ministère chinois des Affaires étrangères a appelé mardi les Etats à maintenir des mesures « scientifiques et appropriées » contre le Covid-19 et qui « ne perturbent pas » les échanges humains. Ceci quelques semaines du Nouvel an lunaire fin janvier, au cours duquel des millions de personnes voyageront pour retrouver leurs proches.
En Europe, l’Italie, durement frappée par la pandémie de Covid-19 en 2020, a annoncé mercredi que les voyageurs venant de Chine seraient soumis à des tests obligatoires.
A Paris, le président Emmanuel Macron a « demandé des mesures adaptées de protection » des Français au gouvernement, qui assurait mercredi « suivre très attentivement l’évolution de la situation en Chine ».
« Impossible » à mesurer
Les autorités chinoises ont reconnu que l’étendue de la vague épidémique était maintenant « impossible » à mesurer et ont réduit le nombre de critères permettant d’imputer un décès au Covid. Le Centre de prévention et de contrôle des maladies chinois a ainsi répertorié mercredi 5.231 nouvelles contaminations et trois morts du coronavirus à l’échelle nationale, des chiffres probablement sous-estimés car les malades n’ont plus besoin de se déclarer.
Face aux manques de médicaments de base, les autorités pékinoises prévoient de distribuer du Paxlovid, un traitement oral, dans des hôpitaux locaux et des cliniques communautaires. Il reste cependant très difficile à obtenir pour le citoyen ordinaire. Ce médicament, développé par les Etats-Unis, était brièvement disponible sur la plateforme d’e-commerce JD. com et celle de livraison Meituan ces derniers jours, avant d’être en rupture de stock.