L’Alliance contre le tabac demande « l’interdiction immédiate » des cigarettes électroniques « puff »

Fumée L’association antitabac juge ce produit « aussi néfaste pour la santé de nos enfants que pour l’environnement »

20 Minutes avec AFP
La puff est une cigarette électronique jetable avec des goûts fruités et acidulés. (PHOTO D'ILLUSTRATION)
La puff est une cigarette électronique jetable avec des goûts fruités et acidulés. (PHOTO D'ILLUSTRATION) — Canva

Avec leur goût acidulé ou fruité, leur design coloré et leur coût accessible, les « puffs », des cigarettes électroniques jetables, font un tabac auprès de certains ados… L’alliance contre le tabac (ACT) réclame leur « interdiction immédiate » dans un communiqué publié ce mardi. L’association antitabac juge ce produit « aussi néfaste pour la santé de nos enfants que pour l’environnement ».

Cette mode des petits tubes colorés qu’on inhale est arrivée en France fin 2021. Vendus entre 8 et 12 euros chez des buralistes, sur des sites Internet ou dans la grande distribution, ils déclinent un large éventail de saveurs comme « ice-cream fraise », « cola pétillant » ou autres « bubble gum ». Si elles sont généralement vendues sans nicotine, certaines peuvent contenir jusqu’à 20 mg/ml.

« Transformer nos jeunes en fumeurs de demain »

Pour le président de l’ACT, la puff entraîne une « épidémie pédiatrique de l’addiction à la nicotine ». Interrogé par France Info, il estime que les fabricants n’ont jamais « eu l’intention d’en faire un outil de sevrage mais bien un moyen de transformer nos jeunes en fumeurs de demain ». D’après une enquête de l’association antitabac, 13 % des adolescents ont déjà utilisé la puff et un quart des adolescents estiment qu’il est aisé de se procurer cette e-cig jetable.

Des e-cigarettes Puff, le 12 octobre 2021 à Miami, en Floride.
Des e-cigarettes Puff, le 12 octobre 2021 à Miami, en Floride. - Getty Images via AFP

Venus tout droit des Etats-Unis, les puff « ont tout de suite fait un carton » auprès des fumeurs qui tentent d’arrêter mais aussi d’un public plus jeune, admet la Confédération des buralistes. « Ce produit bénéficie d’un certain pouvoir marketing », et des influenceurs en ont fait la pub sur des réseaux comme « TikTok », contribuant à leur popularité auprès des jeunes, regrettent les buralistes. Ils assurent « redoubler de vigilance » mais, d’après eux, « le message doit aussi être porté par les parents, le monde de l’éducation… ».

Une « aberration environnementale »

L’ACT demande aussi l’interdiction de la puff pour des raisons écologiques. C’est une « aberration environnementale », estime l’association. En effet, ce « produit plastique jetable, avec une batterie » au lithium, est un « déchet qu’on commence à retrouver sur les plages », rapporte Diane Beaumenay-Joannet, chargée de mission sur le plastique au sein de l’ONG Surfrider.

« Parce que c’est jetable et moins cher qu’un paquet de cigarettes, et parce que la cible est jeune, on en trouvera de plus en plus dans l’environnement », dit-elle, pointant du doigt « le manque de communication sur le fait qu’il faut la ramener dans une poubelle adaptée ». L’Alliance contre le tabac regrette, elle, « un déchet supplémentaire qui vient s’ajouter aux 4.500 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature ».