Crise des urgences : Les médecins libéraux vent debout contre les gardes obligatoires

MOBILISATION Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) veut obliger les médecins libéraux à assurer des gardes en soirée et le week-end pour soulager des urgences

20 Minutes avec agence
Un cabinet de médecin généraliste (illustration).
Un cabinet de médecin généraliste (illustration). — VALINCO/SIPA

Il s’attendait à recevoir une volée de bois vert. Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), est servi. « Mépris », « mensonges » et « dérapages » : les syndicats de médecins libéraux a vivement rejeté sa proposition de les obliger à assurer les gardes en soirée et le week-end pour soulager des urgences à court de bras.

Le responsable avait réclamé ce mardi « une obligation de participation de tous les praticiens » aux gardes médicales. Les sept syndicats représentatifs des médecins libéraux – généralistes et spécialistes – n’ont donc pas tardé à lui répondre avec un communiqué, diffusé ce jeudi, l’appelant à regarder « la vérité des chiffres ».


« Inutilement clivant »

Les gardes en soirée (jusqu’à minuit) et le week-end ont en effet été assurées à plus de 95 % en 2021, selon le dernier rapport de l’Ordre des médecins sur la « permanence des soins ». Le même document confirme toutefois le déclin du volontariat chez les généralistes, dont moins de 40 % se sont inscrits à au moins une garde l’an dernier, comme n’a pas manqué de le souligner Frédéric Valletoux.

Un rappel « inutilement clivant », qui démontre « la méconnaissance et le mépris criants de ce dernier » pour les médecins libéraux, a répliqué dans un autre communiqué mercredi la Conférence de leurs unions régionales (URPS), gérées par les mêmes syndicats.

Les syndicats réclament des gardes mieux rémunérées

« J’attendais mieux de lui », a pour sa part regretté Franck Devulder, lors d’une conférence de presse ce jeudi. Le président du premier syndicat de la profession (CSMF) s’est dit défavorable à une obligation « à titre individuel », mais pas collectivement « à l’échelle des territoires », à condition d’un « coup de pouce » pour « rémunérer correctement » les gardes.

Cette revalorisation est même « extrêmement urgente », alors que de plus en plus d’hôpitaux sont contraints de restreindre l’accès, voire fermer ponctuellement leurs services d'urgences, a-t-il ajouté. Il s’étonne « de l’attentisme du gouvernement sur un sujet aussi chaud, à seulement quelques semaines des vacances d’été ».