Strasbourg : Un programme sport-santé traque « kilos superflus » et « souffle disparu » des personnes en surpoids ou fragiles
REPORTAGE L’association strasbourgeoise Indoor Santé, en lien avec des chercheurs, des sportifs et des professionnels de santé, organise des programmes courts pour une remise à l’effort visant particulièrement des personnes en surpoids et fragiles
- L’association Indoor Santé à Strasbourg propose des programmes de remise à l’effort pour des personnes en surpoids, atteintes de maladies chroniques, de cancer ou d’affections longue durée.
- Dispensés dans plusieurs salles à Strasbourg, ses programmes sont conçus et approuvés par des physiologistes, des enseignants-chercheurs en science du sport et médecins.
- D’une durée de 6 mois, ces programmes santé par le sport ont un coût très abordable.
Des kilos en trop, un cardio qui s’enfonce et le sentiment que cela va être difficile de retrouver sa santé. Pénible aussi parfois de trouver la motivation de confronter son corps à ceux bodybuildés présents dans une salle de sport, ou tout simplement de s’exposer en plein effort au regard des autres. Au pays des fesses qui s’affaissent, des hanches qui débordent et des ventres qui pendouillent, et par conséquent d’une santé qui se dégrade inéluctablement, il n’est pas toujours évident de trouver le bon accompagnement pour se remettre en selle, encore moins avec des conseils personnalisés de professionnels de santé et du sport, et sans forcément se ruiner.
Remotiver tout en étant bienveillant, donner à tous la possibilité de revenir dans le game après ou avant une chirurgie bariatrique, une longue période sans efforts ou même tout simplement pour perdre quelques kilos superflus, c’est le concept développé par l’un des programmes proposés par l’association Indoor Santé à Strasbourg. Elle propose aussi des activités de remise à l’effort pour des personnes atteintes de maladies chroniques, de cancer, d’affections longue durée, d’une maladie rare, et répond aux problématiques d’hypertension artérielle ou du diabète.
Aider à la recherche
Crée en 2017, l’association, qui compte actuellement plus de 250 membres, est née d’une collaboration entre les éducateurs sportifs Aviron Santé, du service d’exploration fonctionnelle de l’Hôpital civil, du centre régional de lutte contre le cancer Paul-Strauss, de la faculté des sciences du sport de l’université de Strasbourg et de médecins spécialisés en cardiologie, endocrinologie et chirurgie bariatrique. « Etant issus du milieu de l’aviron et du sport santé, on tenait à proposer des programmes d’entraînement individualisés et spécifiques à chaque pathologie, détaille le directeur de l’association Cyprien Peronet. Ils sont tous conçus et approuvés par nos membres fondateurs : physiologistes, enseignants-chercheurs en science du sport et médecins. »
Par petits groupes et dans une ambiance détendue mais avec un entraînement adapté à chacun, les cours peuvent se dérouler sur plusieurs sites dans Strasbourg, selon les créneaux horaires et le programme choisi. Dans une salle de l’école de kiné à Strasbourg, Claire, infirmière de métier, est aujourd’hui une sportive repentie qui enclenche une clé USB dans un rameur, s’équipe de capteur pour monitorer et enregistrer toutes les datas d’entraînement (puissance, distance, fréquence cardiaque) et s’accroche pour une série d’exercices. Le tout sous le contrôle bienveillant de Tilia, une éducatrice sportive également étudiante en master en Staps à l’université de Strasbourg.
Après une « intervention chirurgicale, il y a quelques années et une grossesse, explique Claire, certains kilos sont réapparus et le souffle a disparu ». Alors la jeune femme suit depuis près de cinq mois le programme surpoids concocté par l’association. « J’ai surtout récupéré mon souffle, se félicite la mère de famille, je ne pouvais plus trop monter les escaliers. » Au passage, elle a perdu quelques kilos. Comme Emmanuel qui s’échauffe sur un autre rameur, elle apprécie « cette convivialité discrète, une ambiance décontractée, et des créneaux horaires nombreux et adaptés ». Ici, pas de chichis, l’équipement est basique, chacun arrive à son heure et lance son programme, rythmé par une musique entraînante sortie d’un petit poste radio.
« C’est un programme de six mois, avec trois séances par semaine, détaille le directeur de l’association Cyprien Peronet, avec trois séances par semaine. Il peut y avoir aussi des ateliers axés sur l’alimentation, des sorties randonnées pour les volontaires. L’activité est adaptée à la pathologie et la physiologie de la personne. » Les données récupérées lors des séances permettent la mise au point ou d’adapter les programmes dont les objectifs sont la prévention globale en santé publique.
Des programmes pour d’autres problématiques sont également proposés, comme les cancers, le diabète, les cardiopathies, la maladie parkinson, la sclérose en plaques. Un autre est en préparation pour les personnes atteintes de bronchopneumopathie chronique et obstructive (BPCO). Pour s’inscrire, il est possible de passer par son médecin ou bien de contacter directement l’association. Le coût pour l’ensemble du programme de six moi est lui aussi allégé et adapté : 165 euros !
Si la santé plus que l’esthétique est au cœur de l’activité de l’association, elle passe aussi par l’envie « de ne pas culpabiliser ses membres ». D’ailleurs, ils ne rentrent pas dans un programme de soins, mais prennent une licence de la fédération nationale d’aviron, car c’est de sport dont il s’agit, pas de maladie.