Nantes : Des cellules souches pour régénérer le foie défaillant, c’est le pari de GoLiver

ESPOIR La société de biotech nantaise travaille sur un médicament permettant de réparer un foie gravement malade et ainsi éviter la transplantation

Frédéric Brenon
Tuan Huy Nguyen, dirigeant de GoLiver Therapeutics, tenant une fiole de son médicament en essai.
Tuan Huy Nguyen, dirigeant de GoLiver Therapeutics, tenant une fiole de son médicament en essai. — F.Brenon/20Minutes
  • GoLiver Therapeutics est une société de biotechnologies spécialisée dans la thérapie des maladies graves du foie.
  • Elle tente de mettre au point un médicament composé de cellules souches cultivées en laboratoire.
  • Les essais cliniques sur l’homme n’ont, toutefois, pas encore débuté.

Les malades du foie sont de plus en plus nombreux dans le monde. Plus de 850 millions de personnes seraient ainsi touchées chaque année par une insuffisance hépatique aiguë ou une maladie chronique (cirrhoses, foie gras, cancer…). Et, pour bon nombre de ces patients, l’espoir de survie passe par une transplantation et un traitement lourd. C’est pour éviter la difficile et incertaine greffe d’organe que la société de biotechnologies GoLiver Therapeutics a choisi de miser sur la médecine régénérative. Objectif : élaborer un médicament composé de cellules souches pluripotentes.

« Les cellules souches ont cette capacité extraordinaire de se multiplier à l’infini. On peut les cultiver en laboratoire, les congeler, les stocker. Une fois injectées, elles vont venir régénérer les tissus sains au détriment des tissus malades », explique Tuan Huy Nguyen, président-fondateur de la start-up basée à Nantes. Les tests, menés, pour l’heure, uniquement sur des souris, sont jugés « très prometteurs ». « Les bienfaits après injection sont visibles en moins de trois jours. Ce sera ultra-rapide chez l’homme également. Du moins c’est ce qu’on veut démontrer. »

Des moyens pour assurer les essais cliniques

Créée en 2017, GoLiver Therapeutics souhaite passer aux essais cliniques humains d’ici à douze mois. Ceux-ci doivent débuter sur dix patients de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne). Mais la société se heurte à un manque de moyens financiers lui permettant d’augmenter significativement sa production de cellules souches. « Il nous faut davantage de matériel, davantage de personnel… », précise Tuan Huy Nguyen, lequel travaille actuellement avec une douzaine de collaborateurs dans les locaux de l’Institut de recherche en santé de l’université de Nantes.

Des chercheurs de la société GoLiver Therapeutics dans les locaux de l'Inserm et de l'université de Nantes.
Des chercheurs de la société GoLiver Therapeutics dans les locaux de l'Inserm et de l'université de Nantes. - F.Brenon/20Minutes

GoLiver a pourtant déjà obtenu 6 millions d’euros de financements de différents partenaires dont, récemment, 400.000 euros venant de l’Union européenne (gérés par la région Pays-de-la-Loire) ainsi qu’un million d’euros venant de l’Etat français via son Plan de relance. Il manquerait à la société nantaise encore « 4 à 6 millions d’euros » pour changer d’échelle. Elle lance donc un appel aux investisseurs. « C’est une thérapie innovante. Nous devons convaincre que nous parviendrons à produire de manière industrielle », justifie Tuan Huy Nguyen.

Le dirigeant espère une mise sur le marché de son médicament avant 2030. « Je reçois beaucoup de messages de patients désespérés, des parents d’enfants malades notamment, qui ont entendu parler de notre travail. Il y a un grand enjeu à obtenir des résultats compte tenu de l’augmentation des défaillances de foie. »