En dix secondes, ce laser révolutionnaire corrige les défauts de vision
A L’ŒIL Un centre spécialisé dans les opérations de la myopie, d’astigmatisme, de presbytie et d’hypermétropie à Strasbourg s’est doté d’un laser révolutionnaire, le Visumax 800, le premier en France
Edit du 29 décembre 2022 : Pour voir plus clair en 2023, nous vous proposons la relecture de cet article.
Problème de myopie, d’astigmatisme, de presbytie… Pas toujours facile de savoir comment y remédier, de prendre la décision de se faire opérer, avec quel procédé ni même de savoir si seulement cela est possible et recommandé. A Strasbourg, depuis plus de deux mois, un super appareil laser oculaire de Zeiss, le Visumax 800 – successeur du 500 encore utilisé dans le reste de l’Hexagone –, permet une chirurgie réfractive de très haute technologie.
Un aimant pour la ville car c’est le seul Visumax 800 de France. « Il n’en existe, pour l’instant, que six en Europe », souligne Philippe Burkhart, directeur de l’Expert Vision Center de Strasbourg. Avec cette technologie, il ne faut pas plus de 10 secondes « pour corriger un défaut de vision sans ouvrir la cornée ni retirer sa couche superficielle », détaille-t-il. Un outil avec une technique appelée par le fabriquant du laser : Smile (Small Incision Lenticule Extraction).
Pas pour tout le monde
Concrètement, après quelques gouttes anesthésiantes versées dans l’œil, une lenticule est formée à l’intérieur de la cornée à l’aide du laser pour être ensuite retirée à la pince à travers une petite incision de 2 mm. Mais autant le dire tout de suite pour ne pas susciter de faux espoirs, il faut savoir que « 20 à 25 % des patients ne peuvent pas bénéficier des différents types de chirurgies réfractives, précise Philippe Burkhart. Souvent pour des cornées trop fines, ou une myopie trop importante. »
Quoi qu’il en soit, avant même d’être allongé confortablement pour ces 9 secondes d’espoir pendant lesquelles la machine et ses bras articulés et robotisés vont opérer, il faut au préalable établir un diagnostic profond et complet. Un bilan préopératoire réalisé par un chirurgien ophtalmologiste pour savoir si la personne est opérable et quelle technique peut être utilisée, « Smile » ou les plus classiques (Lasik ou PKR). Depuis l’installation le 10 février dernier du Visumax 800, plus de 100 patients ont été traités avec et plus de la moitié ont pu bénéficier des procédures « Smile », précise Philippe Burkhart.
Si la chirurgie réfractive sauve un œil, elle coûte un bras
Ce laser change radicalement la donne pour ceux qui peuvent en bénéficier, outre sa rapidité – la découpe de la lenticule dure moins de 6 à 9 secondes contre 30 auparavant –, l’opération est moins douloureuse pour le patient, selon Philippe Burkhart. Ce qui permet une récupération plus rapide en diminuant la sécheresse oculaire après l’intervention et les gênes liées à la cicatrisation. « Dès le lendemain le patient récupère complètement sa vue et peut aller travailler ou même faire du sport, affirme-t-il. Une technologie pour ceux qui veulent se débarrasser de leurs lunettes ou de leurs lentilles, mais aussi à ceux qui préparent des concours comme pour l’armée, l’aviation et ont besoin d’un supplément pour atteindre les critères demandés, à condition que leur vision soit stabilisée. »
Cette machine a un coût : un investissement de plus d’un demi-million d’euros au centre strasbourgeois. Les locaux, les salles de consultation et le plateau technique sont « à disposition » d’une quinzaine de chirurgiens de la région formés et agréés sur ce laser qui se relaient pour opérer leurs propres patients. Une façon de mutualiser les moyens et de toucher le plus grand nombre. D’ailleurs, les clients viennent de toute l’Alsace mais aussi du Luxembourg, d’Allemagne ou du Territoire de Belfort.
Mais pas de mirage non plus. Si la chirurgie réfractive sauve un œil, elle coûte un bras. De 1.250 à 1.850 euros par œil, selon la technique employée. Le tout, non remboursé par la Sécurité sociale car il s’agit d’une chirurgie de confort, même si une petite partie peut être prise en charge selon les mutuelles. A vous de voir, en somme.