Coronavirus : Une étude britannique estime que 1 % des 5-11 ans et 2,7 % des 11-18 ans sont touchés par un Covid long
RECHERCHE Une étude britannique menée sur plus de 5.000 enfants donne des informations plus précises – et plutôt rassurantes – sur le risque de symptômes douze semaines après l’infection chez les personnes mineures
Il reste encore beaucoup d’interrogations autour de ce qu’on appelle désormais le « Covid long ». Il faut dire que les symptômes sont pléthoriques et d’intensité variable. Mais la recherche avance. Elle reconnaît désormais que les enfants et adolescents peuvent être touchés par des symptômes du Covid-19 durant plusieurs mois. Et des chercheurs britanniques ont publié une étude le 28 février 2022, dévoilant que ce Covid long touche peu d’enfants. 20 Minutes vous en dit plus.
Cette grande étude, repérée par France Info, a été menée par trois organismes : l’École de médecine tropicale et d’hygiène de Londres, l’Agence sanitaire britannique et l’Office des statistiques. Les chercheurs se sont basés sur des questionnaires envoyés aux parents d’enfants scolarisés en « primary school » pour les enfants entre 5 et 11 ans, et en « secondary school » entre 11 et 18 ans.
En tout, 3.375 parents et 2.045 mineurs ont répondu. Résultat : 1 % des enfants de 5 à 11 ans souffraient de symptômes douze semaines après un test positif, et 2,7 % des adolescents.
En 2021, des chiffres bien plus élevés avaient inquiété. Selon l’Organisation mondiale de la santé, un malade sur dix restait souffrant après douze semaines (tous âges confondus). En février 2021, l’Office national de la statistique britannique avait estimé que sur près de 500.000 enfants positifs au coronavirus au Royaume-Uni, 12,9 % des 2-11 ans et 14,5 % des 12-16 ans présentaient toujours au moins un symptôme cinq semaines après l’infection.
Une définition précise du Covid long pour les mineurs
Depuis, la définition du Covid long chez les enfants et ados s’est affinée. Les chercheurs, longtemps opposés sur la question, semblent s’être mis d’accord récemment. En effet, 120 scientifiques ont publié dans la revue Archives of Disease in Childhood une définition du Covid long des enfants.
Leurs critères ? Ils sont au nombre de trois : avoir un test positif au Covid-19, ressentir au moins un symptôme physique, qui ne peut être expliqué par un autre diagnostic, pendant douze semaines après l’infection, et enfin, ces désagréments doivent avoir un impact sur le quotidien de l’enfant. Sachant que les symptômes peuvent être très variés : maux de gorge, problèmes cognitifs, mauvaise humeur, perte de goût, perte d’odorat…
Les troubles cognitifs arrivent en tête, ce qui peut surprendre pour une maladie qui attaque les poumons. Fait intéressant : le taux d’enfants touchés par des maux de tête ou des problèmes cutanés diffère peu entre ceux qui ont une preuve qu’ils ont eu le Covid-19 et les autres. Le seul symptôme qui fait la différence, c’est la perte de goût ou d’odorat.
Quels liens entre Covid long et troubles mentaux ?
Plus inquiétant, l’étude fait un lien entre Covid long et troubles mentaux. Ainsi, 30 % des enfants âgés de 5 à 11 ans atteint d’un Covid long présentent au moins un trouble mental, contre 7,7 % pour les autres. Pour les adolescents, la proportion est de 22,6 % contre 13,6 %.
Mais ce problème de santé était-il préexistant à l’infection ou a-t-il été suscité par le Covid-19 ? Pour le moment, aucune étude ne permet d’y répondre, car les enfants n’avaient pas été diagnostiqués avant la pandémie. Ce sujet n’a donc pas fini d’être exploré par les chercheurs (et de faire frémir les parents…).