Coronavirus : Des centaines de hamsters abattus par précaution, indignation à Hong Kong
TOLÉRANCE ZÉRO Des petits mammifères ont été testés positifs au virus dans une animalerie
Le gouvernement de Hong Kong faisait face à un tollé mercredi après sa décision d’abattre des centaines de petits animaux de compagnie après que des hamsters ont été testés positifs au Covid-19 dans une animalerie de la ville. Près de 2.000 hamsters et autres petits mammifères (chinchillas, lapins, cochons d’Inde) vont être abattus par « mesure de précaution », a déclaré mardi le gouvernement. L’importation de ces animaux a été également interdite.
Mardi soir, des employés en tenue de protection sont sortis du magasin en question, avec à la main des sacs à ordures rouges marqués d’un avertissement de danger biologique. Les amoureux des animaux à Hong Kong n’ont pas tardé à répliquer avec indignation : une pétition Change.org a recueilli plus de 23.000 signatures en moins d’une journée et la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) a dénoncé la décision du gouvernement.
Importés des Pays-Bas
« La SPCA est choquée et préoccupée par la récente annonce concernant le traitement de plus de 2.000 animaux », a-t-elle déclaré dans un communiqué envoyé à l’AFP mercredi. « Nous exhortons les propriétaires d’animaux à ne pas paniquer et à ne pas abandonner leurs animaux ».
Un groupe Facebook rassemblant des amoureux de hamsters a déclaré avoir reçu plus de 20 demandes de renseignements sur la question de savoir si les propriétaires devaient renoncer à leur animal. Tous ceux ayant acheté un hamster après le 22 décembre ont été en outre « fortement encouragés » par les autorités à faire euthanasier leur ami à fourrure. Les hamsters testés positifs au Covid-19 ont vraisemblablement été importés des Pays-Bas, selon les autorités.
Une mesure de précaution
« Au niveau international, il n’y a pas encore de preuve que les animaux de compagnie puissent transmettre le coronavirus à l’homme, mais (…) nous prenons des mesures de précaution » contre tout risque de transmission, a déclaré Sophia Chan, secrétaire à la Santé, lors d’une conférence de presse.
Le plus grand parti d’opposition de la ville a affirmé mardi soir que cette politique de « mise à mort sans discernement » ne fera qu’engendrer « le ressentiment du public ». « Si des chats, des chiens ou d’autres animaux sont testés positifs au coronavirus à l’avenir, seront-ils également ciblés ? », a écrit Felix Chow, un porte-parole du Parti démocratique, sur la page Facebook officielle du groupe.
Stratégie « zéro Covid »
D’autres tempèrent. Le microbiologiste de renom Yuen Kwok-yung, également conseiller du gouvernement, a qualifié la mesure de « décisive » et « prudente ». Interrogée sur l’abattage des hamsters à Hong Kong, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que certaines espèces animales peuvent être infectées par le coronavirus et le transmettre aux humains. « Ce risque reste faible, mais nous l’examinons en permanence », a déclaré Maria Van Kerkhove, de l’OMS.
La stratégie « zéro Covid » de Hong Kong consiste en des restrictions draconiennes d’entrée sur le territoire, un traçage des cas et des dépistages massifs. Cette approche a permis de maintenir un très faible niveau de contaminations, mais a largement coupé ce centre financier du reste du monde.