Un produit alimentaire sur huit est contaminé par des hydrocarbures, alerte Foodwatch
CONSOMMATION Les hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales « sont soupçonnés d’être cancérogènes et mutagènes »
Du cube de bouillon au chocolat, en passant par la pâte à tartiner : Foodwatch a révélé ce jeudi qu’un produit testé sur huit contenait des hydrocarbures aromatiques d’huile minérale (MOAH) « inquiétants » pour la santé.
L’association de consommateurs a analysé 152 produits alimentaires achetés en France, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Autriche, et a donc constaté que 19 d’entre eux étaient « contaminés » par des MOAH. Les hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales « sont soupçonnés d’être cancérogènes et mutagènes », explique Foodwatch. « Leur influence sur le fonctionnement du système hormonal – perturbateurs endocriniens – a également été mise en évidence », ajoute l’organisme.
Un risque « tout au long de la chaîne de production »
L’association souligne que « l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a établi que toute exposition aux hydrocarbures aromatiques par l’alimentation présente un danger ». Si les sources de contamination sont jugées difficilement identifiables, l’association estime cependant que le risque est présent « tout au long de la chaîne de production pour tous les produits alimentaires ».
En effet, ces huiles sont par exemple utilisées « comme liants anti-poussière, lubrifiants dans les machines de production, comme agents de démoulage, comme agents de polissage ou dans les adhésifs », explique Foodwatch.
Foodwatch prône la tolérance zéro
A l’occasion de ces nouvelles révélations, Foodwatch appelle à « une réglementation qui impose une tolérance zéro pour les MOAH dans tous les aliments partout en Europe ». En 2015, elle révélait déjà que 6 produits testés sur 10, parmi lesquels riz, couscous, lentilles, corn-flakes, ou encore pâtes, présentaient « un risque cancérogène lié aux MOAH ».
En 2019, Foodwatch démontrait que sur 16 laits pour bébé achetés en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, la moitié contenait « une quantité préoccupante de MOAH ». En réaction, la Commission européenne a décidé, en juin 2020, d’établir un seuil de MOAH pour les laits infantiles.