Coronavirus : La Haute autorité de santé approuve un traitement préventif pour les immunodéprimés
EPIDEMIE Qu’elles soient cas contact ou risquent simplement de contracter une forme grave du Covid, ces personnes pourront obtenir ce traitement
Un complément au vaccin anti-covid pour les personnes les plus à risque. La Haute autorité de santé (HAS) a donné son feu vert vendredi pour que les « patients immunodéprimés qui ne sont pas protégés malgré une vaccination complète » bénéficient d’une « autorisation d’accès précoce » au Ronapreve (casirivimab et imdevimab), un traitement préventif contre le Covid-19 par anticorps monoclonaux.
Si les spécialistes de la santé assurent que les vaccins approuvés et disponnibles actuellement sur le marché sont efficaces contre le coronavirus, ils ne le sont cependant pas forcément pour les personnes immunodéprimées. Pour elle, le risque de développer une forme grave de Covid reste élevé, malgré un schéma vaccinal complet. « Environ 25 % des personnes immunodéprimées suite à une greffe ou à une leucémie lymphoïde chronique n’ont toujours pas d’anticorps détectables (séronégatives) après la troisième dose », pointe la HAS.
Dans quel cas pourront-elles avoir accès au traitement ?
En situation de cas de contact avec une personne contaminée, le traitement pourra être administré aux patients de 12 ans et plus « non répondeurs ou faiblement répondeurs » à la vaccination alors qu’ils risquent fortement de contracter une forme grave de Covid.
Le traitement pourra aussi être proposé en « pré-exposition », c’est-à-dire en prévention pure, « toutes les 4 semaines tant qu’il existe un risque d’être exposé au virus », mais seulement aux « patients non répondeurs », c’est-à-dire n’ayant pas du tout développé d’anticorps malgré la vaccination. « On estime qu’en France, 130.000 patients immunodéprimés sont non-répondeurs à un schéma vaccinal complet et ainsi concernés par ce traitement », précise l’autorité.
1.700 personnes continuent à vivre en « auto-confinement »
Le traitement préventif au Ronapreve, n’a pas encore reçu d’autorisation de mise sur le marché pour l’indication concernée. « L’accès précoce » est une procédure qui permet justement à certains patients de tout de même bénéficier d’un médicament dans ce genre de situation. Dans le cas du Ronapreve, cette autorisation est octroyée pour cinq mois, précise l’HAS, qui réévaluera son intérêt « dans un délai maximum de deux mois ».
Il est octroyé par la HAS, en s’appuyant sur un avis scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Celle-ci avait rendu un avis favorable à un accès plus large à cet usage préventif, pour tous « les patients faiblement répondeurs à une vaccination complète », en raison de « l’impasse thérapeutique » dans laquelle se trouvent ces patients. « On espère » que cette autorisation partielle « va permettre de collecter des données d’efficacité et d’ouvrir ensuite » l’accès « à ceux qui ont des réponses faibles » à la vaccination, a commenté Yvanie Caillé, l’une des responsables de l’association de malades du rein Renaloo.
Selon une enquête menée auprès de 1.700 insuffisants rénaux, dialysés et greffés du rein, plus des trois-quarts (77 %) continuent à vivre en « auto-confinement » par crainte du virus, souligne l’association Renaloo, qui avait envoyé une lettre ouverte au président de la République il y a deux semaines pour accélérer l’accès aux anticorps monoclonaux.