Pass sanitaire : Des manifestants rassemblés à Paris contre la décision du Conseil constitutionnel

CONTESTATION Parmi les contestataires se trouvaient de nombreux gilets jaunes

M.F avec AFP
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Plusieurs centaines de manifestants étaient massés jeudi 5 aout 2021 devant le Conseil d’Etat à Paris, en réaction à la décision du Conseil constitutionnel de valider l'extension du pass sanitaire.
Plusieurs centaines de manifestants étaient massés jeudi 5 aout 2021 devant le Conseil d’Etat à Paris, en réaction à la décision du Conseil constitutionnel de valider l'extension du pass sanitaire. — Michel Euler/AP/SIPA

« Macron, ton pass on n’en veut pas », pouvait-on entendre ce jeudi en début de soirée devant le Conseil d’Etat à Paris. Plusieurs centaines de manifestants se sont massées devant le bâtiment après la décision du Conseil constitutionnel de valider la loi sanitaire. Celle-ci étendra notamment le pass sanitaire dans les cafés-restaurants et certains centres commerciaux dès le lundi 9 août et rendra la vaccination obligatoire pour les soignants à partir du 15 septembre.

Parmi les contestataires se trouvaient de nombreux gilets jaunes, tel que Jérôme Rodrigues, figure du mouvement, éborgné par un tir de grenade lors d’une manifestation en 2019. Le nombre de manifestants a grossi quand un cortège a rejoint, d’abord devant le Conseil constitutionnel, au Palais-Royal à Paris, la centaine de manifestants qui avait attendu toute la journée la décision des Sages. Ils avaient accueilli par des huées la validation de l’essentiel de la loi sur le pass sanitaire.

« Je considère que ce n’est pas ça la liberté »

« Pour moi, tout ça porte atteinte aux libertés fondamentales et à la liberté d’aller et venir. La liberté, c’est d’abord le choix de se faire vacciner ou non. On est en train de basculer dans un Etat autoritaire, lance Marie José, 48 ans. S’il faut présenter un papier pour être libre, je considère que ce n’est pas ça la liberté. » « Et les hôpitaux ? On peut aller se faire soigner ou on nous laisse crever sur la porte ? », avait hurlé une mère au foyer au manifestant qui lisait le communiqué de l’institution, micro à la main.

L’obligation vaccinale pour les soignants et d’autres professions en contact avec des publics fragiles a été validée par les Sages jugeant que sa mise en œuvre était bel et bien « progressive ». « Je suis dépitée. On a le droit de choisir ce qui est bon pour notre santé : c’est notre corps ! Pour moi on est rentré en dictature. Faut pas croire que ça va s’arrêter aux soignants », a lancé Nathalie, 48 ans, agente administrative hospitalière.