Coronavirus en Occitanie : Une évolution « fulgurante » de l’épidémie dans la région, en particulier chez les 20-30 ans

4e VAGUE Toulouse et Montpellier sont les deux métropoles françaises ou le taux d’incidence est le plus élevé. La présence précoce du variant Delta, la proximité avec l’Espagne et la présence des touristes peuvent expliquer cette flambée rapide

Béatrice Colin
Dans le centre ville de Toulouse en période de crise sanitaire.
Dans le centre ville de Toulouse en période de crise sanitaire. — Fred Scheiber / SIPA
  • En Occitanie, les taux d'incidence ont triplé en une semaine, et dépasse chez les 20-30 ans les 400 cas positifs pour 100.000 habitants.
  • Montpellier et Toulouse sont les métropoles françaises les plus touchées par la reprise épidémique.
  • La présence du variant Delta, la proximité avec l'Espagne et la présence des touristes dans la région sont des explications à cette flambée selon l'ingectiologue toulousaine Muriel Alvarez.

Il y a dix jours, les autorités sanitaires émettaient une alerte sur la reprise de l’épidémie dans les Pyrénées-Orientales. Elle touche désormais toute la région Occitanie, en particulier Toulouse et Montpellier, les deux métropoles françaises ayant le plus fort taux d’incidence, dépassant largement les 200 cas positifs au Covid pour 100.000 habitants. Deux villes où le masque est à nouveau obligatoire en extérieur depuis mercredi.

« Sur l’ensemble de la région, tous les indicateurs épidémiologiques indiquent une reprise exceptionnelle de la circulation du virus. Le taux d’incidence régional a triplé en une semaine et atteint 170 cas positifs pour 100.000 habitants », indique dans son dernier bulletin l’Agence régionale de santé. Mais l’évolution est surtout fulgurante chez les 20-30 ans, moins protégés car moins vaccinés. « Or, même si les jeunes sont moins sujets aux formes graves, ils ne sont pas épargnés par les complications notamment les Covid longs », poursuit l’autorité sanitaire. Sur cette tranche d’âge, le taux de cas positifs est passé à 404,6 cas pour 100.000 habitants sur le département de la Haute-Garonne.

Le taux d'incidence dans les métropoles françaises semaine du 19 juillet 2021.
Le taux d'incidence dans les métropoles françaises semaine du 19 juillet 2021. - Geodes / SPF

Si jusqu’à présent la reprise épidémique ne s’était pas traduite par de nouvelles hospitalisations, la tendance change. Et cette quatrième vague se traduira forcément par de nouveaux cas graves. « Comme toujours depuis janvier 2021, tout va dépendre du nombre de personnes qui vont se faire vacciner. Plus les gens se feront vacciner, plus la vague sera abrasée. Aujourd’hui, nous constatons que les gens hospitalisés sont majoritairement des non-vaccinés », explique le docteur Muriel Alvarez, infectiologue au CHU de Toulouse.

Espagne, variant Delta et touristes…

Pour cette spécialiste, la situation est bien différente de celle de l’été dernier. S’il n’y avait pas de vaccin en juillet, « nous avions une épidémiologie favorable, avec presque zéro patient hospitalisé, en particulier en réanimation. Mais l’été dernier, nous n’avions pas de variants qui circulaient », relève-t-elle.

La présence de ce variant plus transmissible dans le sud-ouest de la France depuis plusieurs semaines est une des explications à la flambée enregistrée dans cette partie de l’Hexagone. Tout comme la proximité avec la Catalogne, où le Delta circule énormément.

« S’il y a plus de cas chez nous, c’est aussi peut-être parce que c’est une région touristique qui attire plus de monde que le nord de la France. C’est une région aussi relativement festive, ou les gens ont tendance à se regrouper, c’est ce qui fait son charme mais aussi sa faiblesse », insiste l’infectiologue pour qui « la seule solution pour s’en sortir et celle de la vaccination ».


Le week-end, au vaccinodrome de Toulouse, plus de 20.000 personnes ont été vaccinées, et samedi prochain, 13.500 doses devraient être administrés sur une seule journée. Des campagnes ont aussi lieu dans les zones touristiques, sur les plages ou bientôt directement dans les campagnes pour inciter les vacanciers venus en Occitanie à se faire vacciner.