Coronavirus : Une troisième dose de vaccin n’est pas nécessaire pour toute la population, estime la Haute Autorité de santé
VACCINATION Pour l’autorité sanitaire, la priorité pour les prochaines semaines est d’augmenter la couverture vaccinale
Le débat ne manque pas de piquant. Il n’y a « pas lieu pour le moment » de proposer une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 à l’ensemble de la population, « en dehors des plus vulnérables et des plus âgés », a estimé vendredi la Haute Autorité de la santé (HAS). « S’il paraît très probable qu’une injection de rappel procurera effectivement un effet boost […], les données disponibles à ce jour ne permettent pas d’évaluer précisément l’impact ni la nécessité d’un tel rappel sur la prévention des échecs vaccinaux », argumente l’autorité sanitaire. Lundi soir, lors de sa dernière allocution, Emmanuel Macron avait annoncé d’une « campagne de rappel » à la rentrée pour les premières populations vaccinées.
La HAS « estime donc qu’il n’y a pas d’argument pour recommander l’administration d’une dose de rappel au-delà des personnes déjà ciblées par les décisions gouvernementales, et ce, quels que soient les vaccins initiaux ». « La priorité pour les prochaines semaines est de tout mettre en œuvre afin d’augmenter la couverture vaccinale, en particulier chez les personnes âgées de plus de 80 ans pour lesquelles la couverture vaccinale est encore insuffisante (75 %) malgré leur grande vulnérabilité face à la maladie », ajoute-t-elle dans un communiqué.
La vaccination obligatoire des soignants « justifiée »
Dans un deuxième avis également publié vendredi, l’autorité sanitaire estime « justifiée » l’obligation du vaccin contre le Covid-19 « pour les professionnels au contact de personnes vulnérables », tel qu’annoncé par le président de la République et tel que prévu dans le projet de loi qui sera présenté lundi au Conseil des ministres.
La HAS juge même « que l’extension de l’obligation vaccinale pourrait être envisagée […] pour les personnes vulnérables, dès lors que la couverture vaccinale ne progresse pas ». La question d’une obligation pour « l’ensemble des professionnels en contact avec le public et au-delà en population générale mérite également d’être posée », poursuit l’autorité sanitaire. A ce stade, plus de la moitié de la population française a reçu au moins une dose de vaccin, et plus de quatre personnes sur dix ont bénéficié d’un schéma de vaccination complet.
L’annonce lundi soir de l’obligation vaccinale pour certaines professions et d’une extension du pass sanitaire aux événements culturels dès mercredi puis à de nombreux autres lieux (restaurants, grands centres commerciaux…) début août a entraîné un afflux vers le vaccin avec « près de 3 millions » de prises de rendez-vous en trois jours, selon Emmanuel Macron.