Coronavirus à Marseille : Des dépistages dans les lycées pour faire face à « une rentrée à risque »

EPIDEMIE La région Provence-Alpes-Côte d’Azur organise à partir de ce lundi de rentrée une opération de dépistage du coronavirus dans les lycées et universités

Mathilde Ceilles
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Une opération de dépistage des jeunes de la région Paca est organisée tout le mois de de janvier
Une opération de dépistage des jeunes de la région Paca est organisée tout le mois de de janvier — Mathilde Ceilles / 20 Minutes
  • A partir de ce lundi, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur lance une campagne de dépistage du coronavirus dans les lycées et universités de la région.
  • Un moyen d’avoir une photographie de la situation épidémique de la région au lendemain des fêtes de fin d’année, dans un contexte tendu et qui suscite l’inquiétude.

Alexandre tousse et s’essuie les yeux. « Waouh, ça gratouille, c’est horrible ! » Le jeune Marseillais, élève en seconde au lycée Ampère, vient de subir le premier test antigénique de sa vie, dans une salle de cet établissement du dixième arrondissement transformée en centre de dépistage du coronavirus. Depuis ce lundi, et durant tout le mois de janvier, la région ​Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Agence régionale de santé (ARS) et le rectorat organisent en effet dans les lycées et universités de la région une campagne de dépistage des élèves et étudiants, au lendemain des fêtes de fin d’année.

Un dispositif « unique en France », selon le président de la région Paca, Renaud Muselier, mis en place au lendemain d’une annonce du ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer qui a promis de « déployer encore plus fortement les tests » dans les établissements scolaires.

« Une rentrée à risque »

Ce retour en classe en pleine flambée de l’épidémie suscite en effet des inquiétudes, alors que plusieurs pays européens ont décidé de renoncer par précaution à cette rentrée. « Cette opération sert à avoir une image de la situation après les vacances scolaires, de pouvoir anticiper des clusters et d’ainsi éviter toute propagation en milieu scolaire, espère Philippe de Mester, directeur de l’Agence régionale de santé de Paca. C’est une rentrée à risque, sur le plan épidémique, que ce soit pour la rentrée scolaire comme le reste. Toutes les populations ont eu des contacts pendant ces vacances, et nous allons suivre ça de près. »

Si, à Marseille, l’alarme n’a pas encore été sonnée, dans les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes, la situation épidémique se fait déjà préoccupante, au point que le gouvernement a décidé d’avancer le couvre-feu à 18 heures​ dans ces territoires samedi dernier.

« Protéger les grands-parents »

« Tout le monde attend avec inquiétude les effets des fêtes de fin d’année, notamment auprès des lycéens dont on suppose qu’ils n’ont pas tous fait un 31 confiné, reconnaît Caroline Chevé, secrétaire académique adjointe du Snes-Fsu Aix-Marseille. Après, ça reste une manière de faire de la communication pour la région, ce qui nous laisse un peu circonspect. Mais puisque l’Education nationale est défaillante en la matière, faute de grive, on mange des merles… »

« Moi je me fais tester pour protéger mes grands-parents, que je vois un week-end sur deux », confie Alexandre, qui affirme « n’avoir quasiment vu personne ces vacances, sauf deux trois collègues, et pas de fête pour le réveillon ». « Moi, mes parents sont à risque et m’ont demandé de le faire, explique son camarade Julien. Après, j’ai pas fait grand-chose de mes vacances, je suis plutôt du genre à rester jouer aux jeux vidéo dans ma chambre ! »

« Nous allons réaliser près de 25.000 tests auprès des lycées volontaires de toute la région », promet Renaud Muselier. Mais pour l’heure, dans le lycée Ampère qui fait office de lycée test, il n’y a pas foule dans le centre de dépistage : malgré une campagne d’information des parents pendant les vacances scolaires, seule une cinquantaine d’élèves sur les 700 de l’établissement a décidé de se porter volontaire pour se faire tester en ce lundi de rentrée. Tous négatifs.