Coronavirus au Havre : 11% de la population testée pour un coût de 800.000 euros

EPIDEMIE Sur les 30.780 tests réalisés, 350 se sont avérés positifs

20 Minutes avec agences
Le nombre de test PCR est en chute libre ces deux dernières semaines. Faut-il s'en inquiéter ?
Le nombre de test PCR est en chute libre ces deux dernières semaines. Faut-il s'en inquiéter ? — Ludovic Marin/AP/SIPA

Près de 31.000 tests ont été réalisés entre le 14 et le 19 décembre au Havre, soit 11 % de la population de l’agglomération. Ces tests ont été effectués lors de l’opération de dépistage « massif » du Covid-19, qui a coûté 800.000 euros, a indiqué ce mardi l’Agence régionale de Santé de Normandie.

Sur les 30.780 tests réalisés, 350 se sont avérés positifs, une personne a bénéficié d’un accompagnement à l’hôtel et une vingtaine d’autres d’une aide à domicile, notamment le portage de repas. L’opération a connu une montée en charge progressive avec 1.725 tests le premier jour et plus de 3.850 le dernier jour.


Un taux de positivité important

« L’essentiel du coût est en ressources humaines, environ 500.000 euros, le reste étant le coût du matériel, de l’affichage, la signalétique, du nettoyage, des déchets. C’est un coût relativement raisonnable à l’échelle de 30.000 tests », a indiqué Thomas Deroche, directeur général de l’ARS Normandie lors d’une conférence de presse. « Le taux de positivité des tests de 1,13 % est assez important, c’est le signe d’une recrudescence, et ça nous renseigne sur la circulation du virus avec 92 % d’asymptomatiques », a-t-il précisé.

Concernant le nombre de personnes testées, il a indiqué que c’était « deux fois le rythme de l’opération de dépistage de Liverpool, et sept fois plus que le volume de tests réalisés en temps normal sur ce territoire. On peut considérer que c’est une réussite ». « L’opération a été préparée en très peu de temps, les gens ont été accueillis dans de bonnes conditions. Pour l’intérêt épidémiologique, on pourrait vouloir que 100 % de la population soit testée, mais l’approche qui a été choisie vise à convaincre », a ajouté Thomas Deroche.

Un « gaspillage de fric monumental »

Les autorités de santé n’envisagent pas d’organiser dans l’immédiat un second dépistage de grande ampleur mais cette opération « a permis d’ancrer l’habitude du test dans la population et parmi les professionnels de santé », ont-elles précisé. Vingt sites éphémères de dépistage représentant 49 % des tests avaient été mis en place pour l’occasion dont dix-huit ont procédé à des tests antigéniques, les deux autres ayant eu recours aux tests PCR.

Interrogée ce mardi matin sur RMC, l’épidémiologiste Catherine Hill s’est montrée très critique sur l’opération, évoquant un « gaspillage de fric monumental ». « La population n’était pas préparée. (…) Si on dépiste 20 % de la population, c’est comme aller enlever les souris à un étage sur cinq dans un immeuble, ça ne sert à rien », a-t-elle déclaré.