Coronavirus : Feu vert du Conseil scientifique pour réduire la durée d’isolement à une semaine
EPIDEMIE La contagiosité est très forte dans les premiers jours suivant l’infection puis décroit fortement ensuite
De la quatorzaine à la septaine ? Le Conseil scientifique est favorable « dans certains cas » à la réduction de la période d'isolement des malades et cas contacts du Covid-19, a annoncé ce mardi le ministre de la Santé Olivier Véran. Cette période de « mise à l'abri » pourrait passer à une semaine, contre deux actuellement.
« Pourquoi ? Non pas pour des raisons de priorisation économique. Tout simplement parce qu'on est davantage contagieux dans les cinq premiers jours ou qui suivent les symptômes, ou qui suivent la positivité d'un test. Et ensuite, cette contagiosité diminue de façon très importante et au-delà d'une semaine, elle est très faible » a justifié Olivier Véran au micro de France Inter. Le ministre de la Santé a précisé que la décision définitive de réduction du délai d'isolement serait prise vendredi lors du Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN).
Par ailleurs, « cette semaine, en Ile-de-France, nous devrions commencer à déployer des tests antigéniques, qui sont des tests rapides, (...) on a 15, 20 minutes à attendre et on a le résultat » a poursuivi Olivier Véran.
« Pas de justification »
La possible réduction du délai d'isolement fait débat. « Je pense que c'est une bonne idée, je pense qu'effectivement (...) la contagiosité est essentiellement lors des premiers jours » après l'infection, a déclaré lundi sur Europe 1 Rémi Salomon, président de la Commission médicale de l'AP-HP. « Au delà du 7ème jour après les premiers signes, la charge virale et par conséquent le risque de transmettre le virus sont faibles », précise-t-il sur Twitter.
« Il n'y a pas de justification à ce raccourcissement », juge en revanche l'épidémiologiste Catherine Hill, interrogée par l'AFP, expliquant que l'urgence est plutôt de trouver les 80% de cas qu'on ne détecte pas aujourd'hui. « Une stratégie qui consiste à laisser le virus circuler, c'est une grenade dégoupillée, qui coûtera bien plus cher que de bien faire les choses », déclare-t-elle.