Accidents de la vie courante : Le nombre de certains cas graves a augmenté pendant le confinement

ETUDE Les accidents graves qui se sont produits à la maison ont augmenté de 20 % chez les enfants et de 25 % chez les plus de 45 ans pendant le confinement

20 Minutes avec agences
Un panneau indiquant les urgences d'un hôpital (illustration)
Un panneau indiquant les urgences d'un hôpital (illustration) — ALLILI MOURAD/SIPA

Les passages aux urgences pour accidents de la vie courante ont baissé de moitié pendant le confinement. Mais selon une étude publiée ce mercredi par Santé Publique France, certains cas graves, eux, ont en revanche augmenté comme les chutes à la maison ou les blessures liées au jardinage.

Ces accidents de la vie courante, qui se produisent à la maison, lors d’activités de sport et de loisir ou encore à l’école, provoquent chaque année en France 5 millions de passages aux urgences, plusieurs centaines d’hospitalisations et 20.000 morts.


Fermetures des écoles et restrictions des activités

Pour suivre plus précisément leur évolution par type, âge et blessures, des informations très précises sont récoltées tous les ans auprès d’une dizaine de services d’urgence, sur environ 600. Les dernières données révèlent ainsi une baisse de 55 % (7.115 contre 15.881) du nombre de passage aux urgences lié aux accidents de la vie courante pendant le confinement (17 mars au 11 mai), imposé pour freiner l’épidémie de Covid-19, par rapport à la même période de 2019.

Cette baisse, qui concerne tous les âges et aussi bien hommes que femmes, n’est pas vraiment surprenante : la fermeture des écoles et l’interdiction des activités extérieures ont de fait largement réduit les accidents se produisant dans ces circonstances. Mais elle pourrait aussi être liée à la peur de se rendre à l’hôpital à cause du coronavirus. Petite exception toutefois pour les enfants de moins de 2 ans pour lesquels les passages aux urgences ont augmenté pour ingestion de corps étrangers, écrasement, coupure, intoxication aux produits chimiques ou encore brûlures.

Plus de cas graves à domicile chez certains

Les cas graves qui se sont produits à la maison ont en revanche augmenté de 20 % chez les enfants et de 25 % chez les plus de 45 ans, selon l’étude. Pour les enfants, cette augmentation est notamment liée à des chutes, en particulier chez les 2 à 6 ans. « La modification des modes de vie familiaux du fait du confinement (télétravail, surveillance en continu de plusieurs enfants au domicile, école à la maison, préoccupation en lien avec la maladie, etc.) a pu modifier les comportements des parents vis-à-vis de la surveillance de leurs enfants », note Santé Publique France.

Les chutes sont également en partie responsables de l’augmentation des cas graves d’accidents domestiques chez les 65-84 ans. L’étude pointe du doigt la limitation de la mobilité et des liens sociaux, ainsi que les effets psychologiques de l’épidémie dans les risques d’accident pour cette tranche d’âge. Passant plus de temps chez eux, les Français se sont par ailleurs lancés dans des travaux domestiques. L’étude souligne ainsi une augmentation des cas graves d’accident de jardinage chez les 45-74 ans.