Coronavirus : Le médecin suisse Didier Pittet chargé par Macron de tirer les leçons de la crise

SANTE Le professeur Didier Pittet présidera la mission d’évaluation de l’exécutif sur la gestion de la crise en France

F.B. avec AFP
— 
Emmanuel Macron en visite dans un laboratoire du géant pharmaceutique Sanofi, près de Lyon.
Emmanuel Macron en visite dans un laboratoire du géant pharmaceutique Sanofi, près de Lyon. — L.Cipriani/AFP

Un Suisse pour évaluer la gestion de crise du gouvernement français. Emmanuel Macron a installé jeudi la mission d’évaluation de l’exécutif sur la gestion de la crise du coronavirus, qui sera présidée par le professeur suisse Didier Pittet et devra rendre ses conclusions d’ici la fin de l’année, a annoncé l’Elysée.

Cette « mission indépendante nationale sur l’évaluation de la gestion de la crise du Covid-19 et sur l’anticipation des risques pandémiques » doit permettre de « tirer les leçons » de la crise et « d’en sortir renforcé et mieux préparé à l’avenir », selon sa feuille de route.

« Avoir accès à une information transparente »

Parmi les cinq membres qui la composent figure donc le Pr Pittet, reçu par Emmanuel Macron jeudi, médecin infectiologue et épidémiologiste, âgé de 63 ans et basé en Suisse où il travaille aux hôpitaux universitaires de Genève et à l’Organisation mondiale de la Santé. La mission comprend également Raoul Briet, ancien président de chambre de la Cour des comptes, Laurence Boone, chef économiste de l’OCDE, Anne-Marie Moulin, directrice de recherche émérite au CNRS et Pierre Parneix, médecin de santé publique au CHU de Bordeaux.

Il s’agit pour eux de permettre « à chaque Français d’avoir accès à une information transparente, complète et lucide qui rappelle les faits, les remette en perspective et élabore des propositions pour renforcer notre système de riposte aux épidémies », souligne la lettre de mission signée par le chef de l’Etat.

Comparaison avec les pays voisins

Les cinq membres, qui devront « comparer la riposte » française « à celle mise en œuvre chez nos voisins », porteront « une appréciation sur la pertinence, la rapidité, la proportionnalité de la réponse dans la gestion de la crise sanitaire, sociale et économique », alors que l’exécutif fait face aux critiques, notamment sur ses stocks de masques et de médicaments de réanimation.

Un premier rapport d’étape, « consacré à l’analyse de la gestion de la crise et à la préparation d’une éventuelle seconde vague » est attendu en octobre 2020. Puis, « au plus tard pour la fin de l’année 2020 », un second rapport doit se pencher sur « l’anticipation du risque pandémique » qui pourrait de nouveau frapper la France.

Cette mission a été critiquée par les oppositions, qui considèrent qu’elle risque d’entraver le travail de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale en cours.