Déconfinement : Edouard Philippe annonce des tests massifs des personnes symptomatiques, et des « brigades » pour identifier leurs contacts

EPIDEMIE Le Premier ministre a rappelé la volonté du gouvernement de tester 700.000 personnes par semaine et annoncé la mise en quarantaine des personnes positives au coronavirus

20 Minutes avec AFP
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L'objectif du gouvernement est d'atteindre 700.000 tests par semaine, comme ici à Cannes où une femme se plie à un dépistage sérologique (photo d'illustration)
L'objectif du gouvernement est d'atteindre 700.000 tests par semaine, comme ici à Cannes où une femme se plie à un dépistage sérologique (photo d'illustration) — LIONEL URMAN/SIPA

Le gouvernement compte faire tester massivement les personnes présentant des symptômes du Covid-19, et mettre en place des « brigades » dans chaque département pour identifier ces contacts, a annoncé Edouard Philippe ce mardi lors de la présentation du plan de déconfinement à l'Assemblée nationale.

Le Premier ministre a réaffirmé son objectif de disposer de 700.000 tests par semaine à partir du 11 mai et a souligné que les personnes testées positives seront invitées à s’isoler soit chez elles, ce qui entraînera le confinement de tout le foyer pendant quatorze jours, soit dans un lieu mis à disposition, notamment des hôtels réquisitionnés.

Le chiffre de 700.000 est lié aux modèles épidémiologiques, qui prévoient 1.000 à 3.000 nouveaux cas par jour à partir du 11 mai. Pour chaque cas, il faudra tester en moyenne « au moins 20 à 25 personnes l’ayant croisée dans les jours précédents », a précisé Edouard Philippe devant les députés.

Soit un total de 525.000 par semaine, qui laisse une marge de 175.000 pour, au-delà de ces chaînes de contamination, « mettre en œuvre des campagnes de dépistage comme nous l’avons déjà engagé pour les EHPAD notamment », a poursuivi le chef du gouvernement.

Identification des contacts

Dès qu’une personne aura été testée positive, « nous engagerons un travail d’identification et le test de tous ceux, symptomatiques ou non, qui auront eu un contact rapproché avec elle », a insisté le Premier ministre, précisant que les tests seront remboursés à 100 % par la sécurité sociale.

Ce traçage sera fait dans la cellule familiale grâce aux infirmiers et médecins de ville, mais à une plus large échelle, en attendant l’éventuel déploiement de l’application numérique StopCovid, pour lequel « le débat est prématuré ».

« Dans chaque département, nous constituerons des brigades chargées de remonter la liste des cas contacts, de les appeler, de les inviter à se faire tester en leur indiquant à quel endroit ils doivent se rendre, puis à vérifier que ces tests ont bien eu lieu et que leurs résultats donnent bien lieu à l’application correcte de la doctrine nationale. »

Ces brigades pourront être constituées des équipes de l’Assurance maladie, de centres communaux d’action sociale, de mairies, de départements ou encore d’associations comme la Croix-Rouge, a-t-il noté, précisant que l’organisation se ferait au niveau local. Le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a récemment estimé que 30.000 personnes pourraient être nécessaires.

Mise en quarantaine des malades et de leurs proches

Une fois identifiées, les personnes contaminées devront s’isoler. « Nous laisserons le choix à la personne testée positive de s’isoler chez elle, ce qui entraînera le confinement de tout le foyer pendant quatorze jours, ou bien de s’isoler dans un lieu mis à sa disposition, notamment dans des hôtels réquisitionnés », a souligné le Premier ministre, comptant sur les acteurs locaux (préfets, collectivités territoriales…) pour accompagner ces personnes.

« Nous prévoirons des dispositifs de contrôle, s’ils devaient être nécessaires, mais notre objectif est de nous reposer largement sur le civisme de chacun », a-t-il noté.