Rennes: Comment le CHU essaie de désengorger ses urgences qui saturent

SANTE Certains patients hospitalisés seront accueillis au sein d’une nouvelle unité à la polyclinique Saint-Laurent...

Jérôme Gicquel
Une unité de médecine post-urgences de 21 lits vient d'ouvrir à la clinique Saint-Laurent à Rennes.
Une unité de médecine post-urgences de 21 lits vient d'ouvrir à la clinique Saint-Laurent à Rennes. — J. Gicquel / 20 Minutes
  • L’activité des urgences du CHU de Rennes a fortement augmenté ces dernières années.
  • Pour désengorger le service, l’établissement public a un partenariat avec la polyclinique Saint-Laurent.
  • Cela se traduit par l’ouverture de 36 lits supplémentaires, avec la possibilité d’en ouvrir dix de plus en cas de crise.

Le service des urgences est toujours sous tension au CHU Pontchaillou à Rennes. Entre 2015 et 2017, le service a enregistré une hausse d’activité de 6 %, soit 3.000 passages supplémentaires. Depuis le début de l’année, la situation a encore empiré avec un nombre de passages en hausse de 10 % par rapport au premier semestre 2017, soit 2.600 séjours supplémentaires. « C’est lié à la croissance démographique du département, qui accueille chaque année 10.000 nouveaux habitants », indique Véronique Anatole-Touzet, directrice générale du CHU.

Pour éviter l’implosion à l’approche de l’hiver, l’établissement public de santé doit donc trouver de nouvelles solutions, comme coopérer avec le secteur privé. C’est le sens d’un accord-cadre signé avec la polyclinique de Saint-Laurent à Rennes, établissement privé à but non lucratif appartenant au groupe Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve (HSTV).

Trente-six lits et dix supplémentaires en cas de crise

Pour soulager le CHU, une nouvelle unité de médecine post-urgences de 21 lits a ouvert il y a quelques jours au sein de la polyclinique. « Il y avait un vrai besoin de lits supplémentaires pour les patients hospitalisés, et ce de manière pérenne », assure le professeur Claude Ecoffey, chef du service anesthésie et réanimation du CHU.

Pour les patients, la porte d’entrée des urgences reste toujours Pontchaillou. Mais certains qui nécessitent une prise en charge pourront désormais être hospitalisés à Saint-Laurent, selon leurs pathologies. « Les patients n’appartiennent pas à un seul établissement. On abolit les murs pour se consacrer aux besoins de santé de la population », indique Pierre Pinzelli, directeur général du groupe HSTV.

Aux 21 lits s’ajoute aussi la mise à disposition de 15 autres réservés au CHU au sein d’une unité de médecine polyvalente. Et en cas de crise majeure, 10 autres lits pourront également être réquisitionnés.

Une maison médicale de garde aux urgences

Parallèlement à cela, une maison médicale de garde, le Carl, a été intégrée depuis ce week-end au service des urgences. Fonctionnant les week-ends et les jours fériés avec 22 médecins généralistes qui relaient, elle permet de traiter un flux de « bobologie », souvent accusée de surcharger les urgences.

A terme, le CHU aimerait bien que cette maison médicale de garde fonctionne aussi le soir en semaine. « Mais il faut pour cela que le nombre de médecins généralistes soit plus important », indique le professeur Claude Ecoffey.