Strasbourg: Bientôt une solution d'hébergement au sein de la «salle de shoot», une première en France

SOCIETE Strasbourg veut offrir une solution d’hébergement pour certains des usagers de la salle de consommation à moindre risque...

Alexia Ighirri
Salle de consommation à moindre risque à Strasbourg
Salle de consommation à moindre risque à Strasbourg — G. Varela / 20 Minutes
  • Deux ans après son ouverture, la salle de consommation à moindre risque de Strasbourg évolue avec un projet d’hébergement au premier étage. Une première en France, inspirée d’exemples aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore au Canada.
  • Il est prévu l’installation de dix places de type Lits halte soins santé pour les usagers vulnérables d’un point de vue médical ou les femmes enceintes.
  • Sur les 467 usagers de l’espace de consommation strasbourgeois, 52 % vivent dans des conditions d’hébergement précaires (squat, tentes, camions, etc.), 22 % d’entre eux vivent littéralement dans la rue.

Deux ans après son ouverture, la salle de consommation à moindre risque de Strasbourg évolue. Lors d’un nouveau comité de pilotage a été confirmé un projet d’hébergement au premier étage de cette structure, plus communément appelé « salle de shoot », qui fut la première à ouvrir en province en 2016 dans l’enceinte de l’hôpital civil. Une première en France, inspirée d’exemples aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore au Canada.

Ainsi, dans le cadre d’une première phase, il est prévu l’installation de dix places de type Lits halte soins santé. Y seront accueillis les usagers de la salle de consommation vulnérables d’un point de vue médical (et sur avis d’un médecin) souffrant entre autres d’abcès, d’hépatites, de pneumonie. Une attention particulière sera portée aux femmes enceintes : la « salle de shoot » en a déjà suivi huit, en majorité sans hébergement. Quelques lits supplémentaires serviront de solution temporaire pour répondre aux cas les plus urgents.

« Pas une hospitalisation »

Un public qui à ce jour bénéficie très peu de l’accès aux dispositifs d’hébergement existant, or la non-possibilité d’accéder à un hébergement adapté et durable reste un frein à l’accès aux soins et aux droits. Avec ce dispositif, les personnes pourront être accompagnées, selon les cas, sur des périodes de trois à six mois. « Ce n’est pas une hospitalisation mais un hébergement spécifique, souligne Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg en charge de la santé. Le traitement d’une hépatite C est quand même plus difficile si on est à la rue… »

L’élu, médecin par ailleurs, sait que ce projet « ne va pas répondre à toutes les difficultés. On espère qu’il y aura du turn-over avec d’autres projets comme Un chez soi d'abord en cours de création. Ici, ce n’est qu’un élément du puzzle, qui intervient en amont des autres structures ».

Pas avant 2019

Le budget n’est pas encore ficelé et le projet doit encore être soumis à des validations, notamment du côté de l’Agence régionale de santé. L’idée est de pouvoir ouvrir les portes de cet hébergement en 2019. Gérée par l’association Ithaque, la salle strasbourgeoise comptabilise entre 50 à 80 passages par jour, pour 467 usagers de l’espace de consommation. Environ 52 % d’entre eux vivent dans des conditions d’hébergement précaires (squat, tentes, camions, etc.), 22 % d’entre eux vivent littéralement dans la rue.

Voilà pourquoi Strasbourg souhaite faire évoluer sa structure, tout en accompagnant les projets d’autres villes : Marseille aimerait ouvrir une salle de consommation à moindre risque (un adjoint au maire était d’ailleurs présent vendredi), en attendant la concrétisation de celle de Bordeaux « en stand-by », dixit Alexandre Feltz.