Des associations dénoncent une «explosion» des inégalités d'accès aux soins en France

SANTE PUBLIQUE Les territoires souffrent de plus en plus de la « désertification sanitaire » et des économies budgétaires...

20 Minutes avec agences
Selon les associations, 30% des généralistes qui ont plus de 60 ans ne trouvent pas de remplaçant. (illustration)
Selon les associations, 30% des généralistes qui ont plus de 60 ans ne trouvent pas de remplaçant. (illustration) — ALLILI MOURAD/SIPA

Les associations de défense des hôpitaux de proximité tirent la sonnette d’alarme. Réunies samedi 9 juin à Lure (Haute-Saône) pour des « rencontres nationales », elles réclament une « véritable égalité d’accès aux soins » en France. Elles mettent en avant des territoires qui « souffrent de plus en plus de la désertification sanitaire » et des « économies budgétaires ».

Selon un communiqué de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité 20 à 30 % des postes hospitaliers sont vacants et 30 % des généralistes ont plus de 60 ans et ne trouvent pas de remplaçants. Enfin, un tiers des Français, éloignés des services de santé, renoncerait à des soins.

Un maillage territorial mis à mal

Hélène Derrien, présidente de la Coordination qui compte une centaine de comités adhérents, explique que les politiques publiques « détruisent le maillage territorial » en incitant aux regroupements hospitaliers, aux fermetures d’urgences, de maternités et de blocs opératoires. Tout cela dans le seul objectif de « faire des économies ».

« Notre définition des hôpitaux de proximité, c’est une maternité, un bloc opératoire et un service d’urgences avec service mobile de réanimation (Smur) », ajoute la coordination qui a peur que l’hôpital ne devienne qu’une « coquille vide ».

Des centres publics de santé ?

Les associations souhaitent une remise en cause de la liberté d’installation des jeunes médecins. « Aujourd’hui, kinés, pharmaciens, infirmiers sont tous régulés, mais pas les médecins », regrette Hélène Derrien.

Elle propose donc un « service sanitaire » d’un nouveau genre, où les étudiants en médecine s’engageraient à exercer « quelques années » dans les territoires sous-dotés. Par ailleurs, la Coordination souhaite « réguler le numerus clausus », « refonder les études médicales » et développer des « centres publics de santé ».