Les médecins intérimaires veulent boycotter les hôpitaux publics qui plafonnent leurs salaires

HOPITAUX Les intérimaires « ne peuvent accepter d’être désignés comme les boucs émissaires des difficultés et du déficit des hôpitaux publics », dénonce un syndicat de médecins remplaçants…

20 Minutes avec agences
Illustration d'un médecin.
Illustration d'un médecin. — POUZET/SIPA

Les médecins intérimaires en ont assez de passer pour des « mercenaires » profitant de la pénurie de praticiens hospitaliers pour faire flamber leurs tarifs.

Un syndicat appelle ainsi à « éviter » les hôpitaux publics, tenus de plafonner le salaire des praticiens remplaçants depuis le début de l’année. Il a aussi diffusé une « liste noire » des établissements qui ont commencé à appliquer cette règle.

Contre une rémunération plafonnée

La liste, consultée par l’AFP, recensait ce jeudi 45 hôpitaux, dont ceux de Caen, Grenoble, Orléans et Strasbourg. Le Syndicat national des médecins remplaçants en hôpitaux (SNMRH) leur reproche des « tarifs horaires inférieurs à 65 euros de l’heure ».

Créée fin mars, cette organisation conteste le décret limitant la rémunération des médecins intérimaires à 1.404 euros brut pour 24 heures. Ce plafond doit ensuite être abaissé à 1.287 euros en 2019, puis 1.170 euros en 2020. La mesure vise à réduire le coût de l’intérim médical à l’hôpital public, qu’un rapport parlementaire chiffrait fin 2013 à 500 millions d’euros par an.

Les boucs émissaires du déficit des hôpitaux ?

Les intérimaires « ne peuvent accepter d’être désignés comme les boucs émissaires des difficultés et du déficit des hôpitaux publics », selon le SNMRH.

Dans un courrier adressé début avril à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, le syndicat prévenait qu’il « demanderait à tous les médecins remplaçants d’éviter la collaboration avec les hôpitaux appliquant le décret ».

Le ministère vigilant

Le ministère n’a pas souhaité commenter ce sujet. Une instruction a cependant été transmise aux agences régionales de santé (ARS) fin décembre pour « faire remonter toutes les éventuelles difficultés dans la mise en œuvre » de cette mesure.

Le ministère a par ailleurs saisi l’Ordre des médecins, qui a fait savoir qu’il n’avait « pas vocation à intervenir dans une action collective de confrères mécontents d’une réglementation limitant leurs rémunérations », selon un courrier envoyé au SNMRH fin avril.