Guadeloupe: Au CHU, 43 décès suspects depuis le début de l'année après l'incendie de novembre
HOPITAL Depuis janvier, le nombre de décès a augmenté de 31 % au sein de l’hôpital privé d’une partie de son matériel et de ses appareils médicaux à cause d'un incendie, en novembre dernier…
Quarante-trois personnes hospitalisées au CHU de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) seraient décédées depuis janvier. En cause, le manque de moyens consécutif à l’incendie qui a ravagé l’hôpital en novembre 2017, révèle une enquête d’Europe 1.
Le feu n’avait pas fait de victimes mais nécessité l’évacuation de 1.200 patients et détruit du matériel et des appareils. Or, ces derniers n’ont pas toujours été remplacés.
« On doit faire des choix »
Les membres du collectif de défense du CHU ont noté une augmentation de 31 % du nombre de décès constatés entre le 1er janvier et le 19 mars 2018 par rapport à l’année précédente. Les démissions et les arrêts maladie sont nombreux et le personnel n’hésite pas à partir en métropole lorsqu’il doit lui-même accoucher ou être hospitalisé. Certains soignants parlent de « médecine de guerre ».
« C’est terrible, c’est cruel, mais on doit faire des choix », ont confié des médecins à Europe 1. Ainsi, des malades admis aux urgences peuvent passer plusieurs jours dans des tentes dressées sur le parking du CHU. Une jeune femme de 22 ans est décédée lors d’une simple intervention au rein car l’établissement ne pouvait compter que sur une bouteille d’oxygène. Un septuagénaire victime d’un AVC est également mort parce qu’« il n’y avait pas suffisamment de matériel pour opérer », a expliqué un interne à la fille du malade.
Plusieurs bébés décédés
Dix bébés ont également perdu la vie au service de néonatalogie à cause de matériel insuffisant ou des secousses subies pendant le transfert à l’hôpital sur une route en très mauvais état. Elle a d’ailleurs été récemment refaite.
« Il y a effectivement un sentiment probable d'une certaine perte de chance. Mon objectif, c’est que d’ici fin avril, je puisse avoir la meilleure visibilité possible » a indiqué de son côté le médecin militaire Valérie Denux, récemment nommée à la direction de l’Agence régionale de santé (ARS).