Cancer du sein: Le docétaxel à nouveau autorisé en France
MEDICAMENTS Le médicament avait été suspendu, après le décès plusieurs femmes traitées avec cet anticancéreux…
Le docétaxel, un médicament anticancéreux suspendu du marché par prudence après des décès, est à nouveau prêt à être utilisé dans les traitements des cancers du sein opérables. L’information a été dévoilée ce mercredi par l’Agence du médicament (ANSM) et l’Institut national du cancer (INCa).
Une molécule suspendue par précaution
A la suite du décès de plusieurs femmes soignées pour un cancer du sein et de multiples signalements, l’ANSM avait lancé une enquête de pharmacovigilance en septembre 2016.
Appliquant le principe de précaution, les autorités avaient recommandé de ne plus utiliser le docétaxel pour les cancers du sein localisés opérables sans métastases. Elles avaient préconisé comme alternative le paclitaxel.
Dans l’attente d’informations complémentaires, la suspension temporaire pour cette forme de cancer avait été maintenue le 28 avril. Le docétaxel était en revanche toujours resté utilisé pour d’autres cancers (poumon, prostate, ORL…).
Vingt ans d’enquête
L’enquête a porté sur toutes les indications du docétaxel (cancers du sein, du poumon, de la prostate, de l’estomac et des voies aéro-digestives supérieures), depuis la commercialisation du médicament.
Depuis 1996, 187 cas d’effets indésirables graves ont été recensés, dont 47 ont conduit à un décès, principalement chez des patients traités pour un cancer du sein ou de la gorge.
Les autorités de santé se veulent aujourd’hui rassurantes. Elles estiment que les investigations menées « ne montrent pas d’augmentation de la fréquence des effets indésirables graves et des décès liés à cette molécule ». Selon elles, l’analyse clinique de ces décès « ne permet pas d’incriminer » le docétaxel.
Des effets indésirables graves qui restent « rares »
L’ANSM rappelle que les effets indésirables graves et les décès restent rares au cours des vingt années de commercialisation du médicament, « de l’ordre de 1 pour 10.000 patients ». C’est aussi ce qu’a démontré l’enquête nationale de pharmacovigilance sur plus de 600.000 patients traités.
« Comme de nombreux autres médicaments anticancéreux, ces molécules ont des effets indésirables et leur utilisation comporte des risques ». Ces risques « doivent être pris en compte et anticipés, mais ne doivent pas priver les malades de ces médicaments efficaces », résument les autorités de santé.