Greffe de rein: Les diplômés ont deux fois plus de chance d'en bénéficier

ETUDE Il s’agit pourtant du traitement le plus efficace et le moins coûteux…

20 Minutes avec agences
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Une équipe médicale en train de réaliser une greffe de rein à l'Hôpital Cochin à Paris.
Une équipe médicale en train de réaliser une greffe de rein à l'Hôpital Cochin à Paris. — F.DURAND/SIPA

Nous ne sommes pas tous égaux face à la greffe de rein. En effet, alors qu’il s’agit du traitement le plus efficace et le moins coûteux pour l’Assurance maladie, seuls les patients atteints de maladies rénales les plus diplômés y ont plus facilement accès.

C’est le résultat d’une nouvelle étude, réalisée par Christian Baudelot, sociologue, Olivier Godechot, de Sciences Po et Yvanie Caillé, de l’association de patients Renaloo. Elle a fait l’objet d’un article, paru dans Population, la revue de l’Institut national des études démographiques (Ined).

Deux fois moins de chances pour les non diplômés

Le constat des chercheurs est étayé par deux enquêtes, celle des Etats Généraux du rein de 2012, menée auprès de 6.613 patients, et l’enquête Quavi-Rein de 2011, concernant près de 3.000 patients suivis dans 21 régions.

Bilan : 72 % des diplômés de niveau master obtiennent une greffe, soit près de quatre fois plus que les personnes sans diplôme, qui n’ont qu’un niveau d’étude primaire, selon l’enquête Quavi-Rein. Et « même en tenant compte des différences de maladie des insuffisants rénaux et d’âge, les diplômés du supérieur continuent à avoir près de deux fois plus de chance d’accéder à la greffe que ceux qui n’ont qu’un niveau d’étude primaire », affirme Olivier Godechot.

Une meilleure espérance de vie et qualité de vie

Pourtant, la greffe est non seulement le meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale (stade où les reins ne fonctionnent plus) pour les patients qui peuvent en bénéficier, mais elle améliore l’espérance de vie et la qualité de vie par rapport à la dialyse, souligne l’association Renaloo.

La transplantation favorise aussi davantage le maintien d’une activité professionnelle que la dialyse (qui nécessite trois séances de plusieurs heures par semaine), quel que soit le niveau de diplôme.

La greffe, le traitement le moins coûteux

En outre, il s’agit bel et bien du traitement le moins cher pour l’Assurance maladie. « Par exemple, en Norvège, 70 % des patients sont greffés et seulement 30 % dialysés. Si ce rapport était atteint en France, le coût global des 71.000 patients en insuffisance rénale terminale tomberait de 4 à 2,3 millions d’euros » relève Yvanie Caillé.

En France, entre 2 et 3 millions de personnes sont concernées, à des degrés divers, par les maladies rénales invisibles et silencieuses. Sur les 75.000 patients traités pour une insuffisance rénale terminale, 55 % sont dialysés et 45 % transplantés.