L’Assemblée nationale veut enquêter sur la fibromyalgie
SANTÉ La création d'une commission d'enquête sur cette maladie aux causes méconnues doit être examinée ce mercredi...
C’est une maladie mystérieuse, qui touche pourtant environ 3 % de la population française. La fibromyalgie, ce syndrome qui provoque notamment fatigue et douleurs musculaires, devrait faire l’objet d’une commission d’enquête, dont la création est examinée ce mercredi matin par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, après proposition du député communiste de l’Oise Patrick Carvalho et de son groupe à la chambre basse.
« L’objectif est de discuter de ce qu’est cette maladie, qui touche 1,5 à 2 millions personnes en France, et 14 millions en Europe », explique l’élu. La fibromyalgie est en effet très mal connue, et difficile à diagnostiquer. Elle touche essentiellement les femmes et, dans le détail, provoque douleurs diffuses, troubles cognitifs, du sommeil et de l’humeur, ainsi qu’un état de fatigue généralisé.
L’origine de la maladie serait à trouver dans un choc émotionnel, comme la perte d’un proche. Problème, aujourd’hui, il n’existe pas de traitement spécifique contre le syndrome. Alors les personnes touchées soulagent leurs symptômes par une combinaison, variable suivant les cas, faite d’analgésiques, d’antidépresseurs et d’exercices de relaxation.
« Les malades souffrent le martyre »
« Les médicaments ne sont pas toujours adaptés, détaille Patrick Carvalho. Certains médecins pensent même que c’est psychosomatique, alors que les personnes concernées ont de vraies douleurs. La maladie est parfois traitée avec des médicaments pour les gens souffrant de problèmes psychiques. Ce n’est pas adapté, ça les met à plat, certains meurent avant l’âge. D’autres pensent qu’ils ont un cancer non diagnostiqué, des familles volent en éclats à cause de ça. »
D’où la volonté de faire de la recherche sur le sujet, alors qu’en France, la fibromyalgie n’est pas reconnue officiellement et laissée à l’appréciation du médecin traitant. L’Organisation mondiale de la santé l’a pourtant classée dans les rhumatismes depuis 1992, et une journée mondiale lui est consacrée le 12 mai. « Les malades souffrent le martyre, poursuit le député. Il est important que le ministère de la Santé s’en préoccupe, et j’espère que les conclusions de la commission d’enquête permettront de faire bouger les choses. C’est l’omerta à chaque fois que le sujet est abordé, pour des raisons budgétaires je suppose, comme d’habitude. »